La coordination des Associations, Mouvements et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko créée au lendemain du départ de celui-ci à la tête du Haut Conseil Islamique du Mali est entrain de se vider. Trois de ces proches très influents viennent de rendre le tablier évoquant leur désaccord avec la nouvelle position du mouvement politico-religieux.
La coordination des Associations, Mouvements et Sympathisants de l’imam Mahmoud Dicko est entrain de vivre une grave crise avec les démissions en cascades. Hier jeudi, ce sont trois membres de la CMAS qui ont officialisé leur départ. Il s’agit de l’imam Oumarou Diarra, le chargé de la communication, Ahmad N’Doumga, et celui chargé des questions religieuses de la CMAS, Oumar Baber Dicko.
Le premier s’était rendu célèbre en dirigeant plusieurs fois sur ordre de l’imam Dicko la prière du vendredi à la place de l’Indépendance. Il explique les raisons de sa démission dans une lettre adressée au coordinateur général de la CMAS en arguant que la nouvelle évolution du mouvement politico-religieux est contraire à ses principes. « J’ai été confronté à la prise de cette décision extrêmement douloureuse à plusieurs reprises au cours de ces derniers temps, pour des motifs connus de tous, mais ma volonté de poursuivre en compagnonnage de plusieurs décennies au service de notre pays l’a toujours emporté. Malheureusement, je n’ai plus ni la force, ni la foi nécessaire pour garder le cap », a déclaré imam Oumarou Diarra dans cette lettre. Le second démissionnaire de la CMAS, Ahmad N’Doumga, de renchérir, « Mes principes ne vont plus avec la méthode d’évolution de la CMAS. » L’on ignore pour le moment les raisons qui ont motivées la démission du troisième.
Mais, la CMAS considérée comme l’un des mouvements fondateur du M5-RFP, fer de lance des contestations contre le régime d’IBK, traverse depuis quelques mois une grave crise de leadership. Les prises de position de l’actuel coordinateur du Mouvement, le bouillant Issa Kaou Djim, qui règne en maître absolu sur ce mouvement écartant quiconque qui ose le contredire, est contesté par plusieurs membres de ce mouvement politico-religieux.
Certains expliquent le départ précipité de ces trois membres aux rapports qu’ils entretiennent avec le coordinateur de la CMAS et gendre de l’imam Mahmoud Dicko. Beaucoup reprochent à Issa Kaou Djim et son beau-père d’avoir ‘’trahis l’esprit du mouvement’’ en engageant la CMAS à soutenir les militaires du CNSP. Lesquels ont déclaré d’avoir parachevé la lutte du peuple avant de faire volte-face en écartant le M5-RFP dans la formation des organes de la transition.
Le coordinateur de la CMAS ne cesse de répéter à qui veut l’entendre que leur mouvement soutient le gouvernement et le Président de la Transition ainsi que la formation du Conseil national de Transition sous la présidence du Colonel Malick Diaw. Cette militarisation de la transition inquiète la classe politique malienne qui semble dans la même longueur d’onde avec les trois démissionnaires de la CMAS. Ce mariage entre la CMAS et les militaires n’est pas du goût de plusieurs de ses membres. Et il commence à faire des fissures au sein de ce mouvement parrainé par l’influent imam de Badalabougou. Malgré tout, l’ex-chargé de communication de la CMAS, Ahmad N’Doumga estime qu’il demeurera aux côtés de l’imam Mahmoud Dicko pour la suite de ses activités relatives à la mission de bons offices.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net
Ils vont désormais réfléchir avant de s’allier à n’importe qui.
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