Interpellé le mardi 26 octobre, le 4ème vice-président du Conseil national de la transition (CNT) dort en prison en attendant le délibéré de son jugement prévu pour le 3 décembre prochain. Au CNT, la commission ad hoc mise en place a rendu son rapport qui sera examiné ce jeudi en plénière.
-maliweb.net- « Djim va bien, il est en pleine forme », confie un membre du parti d’Issa Kaou N’Djim qui lui a rendu visite à la prison centrale de Bamako, où il est en détention depuis son jugement le 29 octobre dernier. « Djim est à l’aise », poursuit notre interlocuteur. Car, dit-il, il a compris la manœuvre pour le « faire taire ». Issa Kaou N’Djim risque trois ans de prison pour « comportement délictueux sur les réseaux sociaux » et «atteintes au crédit de l’Etat ». L’homme, connu pour ses positions tranchées, avait dénoncé l’expulsion du représentant de la CEDEAO au Mali.
Si à Bamako Coura, le sulfureux Issa Kaou N’Djim, fervent défenseur du Colonel Assimi Goïta, ne se fait pas de souci, il n’en est pas de même pour son fauteuil au CICB (siège de CNT). « La commission ad hoc ne vise pas forcément à faire libérer Issa Kaou N’Djim », avait prévenu Aboubacar Sidiki Fomba, membre influent du CNT, nationaliste convaincu et partisan du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga.
« La Commission ad hoc pourrait même se prononcer sur l’exclusion de Kaou N’Djim», avait indiqué Aboubacar Sidiki Fomba, lors de la mise en place de ladite commission le 1er novembre dernier. « Si Kaou N’Djim aime le Mali, il doit démissionner de lui-même », a expliqué Fousseynou Ouattara, membre du CNT. Selon ce dernier, Kao N’Djim a failli à ses devoirs de « défendre le Mali ».
Avenir politique…
Président fondateur de la Coordination des mouvements, associations et sympathisants de l’Imam Mahmoud Dicko (CMAS), Issa Kaou N’Djim a été expulsé de ce mouvement avec l’installation du Colonel Assimi Goïta, comme président de la transition, et surtout pour ses positions de plus en plus tranchées contre l’Imam Mahmoud Dicko, son mentor.
Connu pour son opposition à la classe politique de mars de 1991, le déboire politique d’Issa Kaou N’Djim ne semble pourtant qu’à ses débuts. « Des crocodiles », dit-il à qui veut l’entendre pour dénoncer la corruption érigée en mode de gouvernance de l’évènement de la démocratie au Mali. Avec un parti qui vient de naître, Appel Citoyen pour la Réussite de la Transition (ACRT) et qui manque de cadres, Issa Kaou N’Djim, outre ses déclarations virulentes sur les réseaux sociaux, n’a pas un poids politique sur la scène nationale.
La commission ad hoc sur le cas N’Djim a rendu son rapport. Les membres du Conseil national de la transition sont convoqués ce matin du jeudi 4 novembre, pour « examiner » ce rapport. « L’exclusion n’est rien pour Issa Kaou N’Djim », prévient le membre de son parti qui lui a rendu visite en prison. « Kaou N’Djim, défend-il, est le principal tombeur d’IBK, mais qu’est-ce qu’il a gagné ? ». « A peine, s’il a un véhicule de fonction en état et le gouvernement Choguel a été constitué sans aucun membre de l’ACRT », a-t-il affirmé.
L’avocat et ancien ministre de la Justice, Mamadou Ismaïla Konaté est l’une des rares personnalités à se prononcer en faveur d’Issa Kaou N’Djim dans ce dossier contre l’Etat du Mali. « L’abrogation éventuelle de son décret de nomination au CNT serait le signe évident de l’affirmation du caractère autoritaire d’une transition à mal et un sacré coup à la liberté de dire des choses politiques », a dénoncé l’avocat dans un post ce mercredi sur son compte twitter. Et de conclure : « N’en faites pas un héros réclamé et acclamé demain ! ».
Mamadou TOGOLA / Maliweb.net