Plus de quatre mois après la tenue des assises nationales de la refondation, le colonel Assimi Goïta a finalement signé, le 20 avril dernier, un décret portant nomination des 15 membres qui composeront le comité de suivi des recommandations de ces assises. Le décret ne donne pas de détails sur l’identité des personnes qui animeront le futur comité indépendant de suivi-évaluation de la mise en œuvre des conclusions des ANR. Les critères de choix des personnalités nommées sont par contre précisés.
Ainsi, les futurs membres doivent être de nationalité malienne, jouir d’une expertise avérée dans les compétences spécifiques ou pluridisciplinaire dans une ou plusieurs thématiques des ANR, avoir une bonne compréhension des enjeux et des solutions de la crise multidimensionnelle, être d’une bonne moralité et n’avoir pas fait l’objet d’une condamnation pour crimes et infractions à caractère moral, économique et financier. Ce comité indépendant de suivi-évaluation aura pour mission de mesurer et d’apprécier l’exécution et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des recommandations des assises nationales de la refondation. Il devrait, selon le décret, produire périodiquement des rapports semestriels et annuels qu’il remettra au Chef de l’Etat sur l’état d’avancement de l’application des assises.
Le premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a été interpellé, hier au conseil national de transition, sur le retard que le gouvernement a mis pour procéder à la création de ce comité qui, selon certains analystes, aurait dû être mis en place au lendemain de la tenue des ANR. En réponse, le chef du gouvernement a indiqué que l’exécutif a conditionné sa création aux pourparlers que le Mali a engagé avec la CEDEAO pour parvenir à un accord de sortie de crise.
Au regard du blocage des négociations, explique le premier Ministre, le gouvernement a déroulé son propre calendrier de deux ans pour procéder à l’application des recommandations des ANR, à savoir le déclenchement du processus de révision de la Constitution, la relecture de la charte des partis politiques, la création de l’autorité indépendante de gestion des élections, l’organisation des élections locales, législatives et présidentielles. Par ailleurs, les membres du comité devront se pencher sur les réformes que le Mali entend mener dans les secteurs de la défense, de l’éducation, la gouvernance, l’économie, la culture, l’agriculture, etc.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net