L’erreur serait de vouloir contenir les colères par des promesses incertaines et lointaines. Il faut de l’action rapide et efficace pour réparer les colères.
A commencer par l’accès à l’eau. L’Etat doit prioritairement penser à ces millions de ménagères silencieuses, mais qui constituent des relais de colère.
L’accès à l’eau est devenu pour elles une mission impossible et même au cœur des grandes villes. Il faut lancer des programmes de forage et d’accès à l’eau potable.
Ensuite, il faut un vaste plan de reconquête de l’école. Rénover en privilégiant les sanitaires et les infirmeries. Former et encourager le personnel enseignant.
Un fond spécial doit immédiatement être mis à la disposition des hôpitaux pour des programmes de renforcement des capacités humains et logistiques.
Enfin, il faut un soutien massif aux activités rurales et développer la consommation locale en travaillant avec les industriels locaux.
Au regard des défis qui se dressent devant l’Etat malien et face aux difficultés financières. L’Etat ne peut aller au delà de trois à quatre priorités.
S’il s’engage sur de nombreux chantiers, il ne fera rien, il ne se contentera que de saupoudrer en toute inefficacité.
La priorité consiste d’abord à mettre fin à la tension sociale et à enclencher une trajectoire de confiance. La réduction du train de vie de l’Etat est une obligation dans ce contexte, le peuple doit sentir un effort de solidarité des pouvoirs publics.
Ces priorités proposées peuvent être remplacées par d’autres, mais il ne faut pas aller au delà de trois à quatre cibles. En faisant le contraire, les moyens ne suivront pas forcement, car le déficit budgétaire est déjà important.
Il faut des réponses rapides, visibles, efficaces et durables.
Il ne suffit pas de dire le Président a bien ou mal parlé. Il faut apporter des choix de réformes clairs, en tenant compte des réalités sociales et économiques du pays.
La prise en compte des urgences sociales permettra de dégager de la sérénité pour envisager des réformes sur le moyen terme.
B.S.T