Depuis son passage devant le Conseil National de Transition (CNT), le Premier ministre CHOGUEL MAIGA a visiblement perdu une bonne dose de sa popularité. Pire, l’idée de sa succession anime l’opinion nationale. Surtout que ses déclarations ont été battues en brèche. Alors serait-il désormais en déphasage avec la vision du plus haut sommet ? Serait-il totalement déconnecté des réalités ?
Ce n’est plus un secret de dire que le Premier ministre Choguel MAIGA, n’a plus sa verve en termes d’éloquence. Surtout lorsqu’ il est sorti, bien sonné, de l’interpellation des membres du CNT. Là où il était attendu sur l’exposé des résultats concrets de ses dix mois de gestion du Programme d’Action Gouvernementale (PAG), ce sont les mots et les discours qu’il a servis. Sauf les efforts unanimement reconnus et salués de L’ARMÉE Malienne, le Premier Ministre n’a pas pu convaincre sur son bilan. Tout est encore en projet.
Mais ce n’est pas trop ce qui pose le doute, ni suscite les débats. Ce sont plutôt ses propos face aux membres du CNT, qui ont été immédiatement démentis au plus Haut Sommet. En effet, le Premier ministre avait ouvertement dit et soutenu que la date de la Transition était désormais de 24 mois incompressibles. Curieusement et contre toute attente, les plus Hautes Autorités, ont dépêché une mission auprès du président Togolais pour être le négociateur entre la CEDEAO et le Mali. Aujourd’hui, plusieurs sources parlent de 20 à 18 mois, pour la durée de la Transition.
Autre point très important, le PM a avait dit qu’il y aurait des discussions entre la France et le Mali. Sur ce point, comme pour lui répondre sévèrement, les plus Hautes Autorités n’ont pas attendu deux jours, pour dénoncer l’accord de coopération militaire avec la France. Et il en est de même pour le mandat de la MINUSMA qui ne serait plus renouvelé. Dans ce même contexte, Adama Ben Diarra dit Cerveau (membre influent du CNT) a répondu au Premier ministre en prenant en contre-pied, toutes ses déclarations face aux membres du CNT.
Le CNT, qui avait interpellé le Premier ministre, a désormais pris la chose en main, en ouvrant ses portes aux leaders et Responsables Politiques, pour leurs contributions aux réflexions sur la réussite de la Transition. À la faveur de ce qui précède, l’on ne se tromperait pas de s’interroger si toutefois, le Premier ministre ne serait-il pas déconnecté des réalités du plus Haut sommet.
En vérité, il a perdu la majeure partie de son opinion favorable. À cela, il convient d’ajouter les conflits au sein du M5-RFP, où le Premier ministre n’a plus le capital confiance de ses compagnons de la chute du régime d’IBK.
Mais, pourra-t-il revenir en force et reconquérir l’opinion qui lui est actuellement défavorable ? La tâche ne sera pas facile. Il est une évidence, en politique, rien n’est jamais figé !
Monoko Toaly
Expert International en Communication et Marketing