Mali : le gouvernement annonce la récupération des données biométriques pris en otage par IDEMIA

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Le ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, a annoncé, hier mardi, la récupération des données biométriques autrefois détenues  par  la société française IDEMIA  grâce à des ingénieurs informaticiens volontaires maliens.  Elles ont directement été basculées sur l’application « Mali Kura Biométrique ».  

Le gouvernement de la transition du Mali annonce avoir remporté le numérique qui l’opposait à la société française IDEMIA autour des données du Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC). Un comité d’experts commis par le ministre de l’administration territoriale a présenté hier à Koulouba devant l’exécutif  ces données désormais enregistrées sur la plateforme « Mali Kura Biométrie ».Ces experts informatiques, dont l’identité a été occultée par le gouvernement, soutiennent avoir  travaillé  pendant trois semaines  pour récupérer les mots  de passes de tous les serveurs de la société française IDEMIA qui, selon l’exécutif malien, avait pris en otage toutes les données. « Nous avons pu récupérer les mots de passe  pour afin sécuriser  ces données  de la population malienne sur la plateforme Mali Kura Biométrie », a déclaré l’un des experts à l’ORTM avec un visage masqué, ajoutant que « Le basculement a été fait vers Malikura Biométrie à zéro  Franc FCFA ».

Pour le ministre de l’Administration Territoriale, la prise en otage de la base des données du  Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC) par le prestataire IDEMIA était considérée comme une humiliation pour les informaticiens Maliens qui se sont portés volontaires pour les récupérer. « Ces patriotes  ont permis à l’Etat d’économiser près de 6 milliards », a déclaré le ministre d’Etat Abdoulaye  Maiga qui, au nom  du chef de l’Etat de transition, leur a rendu hommage pour service rendu gratuitement à la patrie. Les 13 ingénieurs en informatique ont été directement décorés hors caméra Chevalier de l’Ordre national du Mali. Le danger sur les données biométriques est désormais écarté. « Cet excellent travail du comité d’experts prouve à suffisance que  nous pouvons compter sur des experts nationaux », s’est réjoui le Colonel Assimi Goïta.  Ajoutant que « Mali Kura Biométrique est un système moderne d’identification biométrique qui va contribuer  à renforcer la sécurité intérieure et à rendre plus viables les documents administratifs ».

Pour rappel, la prise  en otage  du code d’accès  à  la base des données du  Recensement Administratif à Vocation d’état civil (RAVEC) par le prestataire IDEMIA a été la raison majeure évoquée il y a plusieurs  mois  par le même ministre  d’Etat  pour justifier  « un léger report » de la date de la présidentielle de février 2024.  Il avait indiqué qu’après  plusieurs démarches constructives  du gouvernement, l’entreprise IDEMIA état restée  catégorique sur son refus  de restituer les données biométriques. IDEMIA  explique les raisons de son refus.  Selon elle,  « sur le plan contractuel, le transfert de propriété du système, dont la transmission du mot de passe compte PDBADMIN fait partie, est effectué après complet paiement du marché en référence ». La société estime que  l’Eta du Mali lui  doit  5 271 882 000 FCFA. L’indisponibilité du code d’accès  de la base des données RAVEC a eu des conséquences  sur les correctives que  le gouvernement  devait apporter sur la nouvelle carte biométrique et l’enrôlement des nouveaux majeurs dans le fichier électoral. Egalement sur la possibilité de mettre à jour les fiches individuelles descriptives ou de faire des corrections et le ralentissement de la production de la Carte Nationale d’identité biométrique sécurisée etc…

 Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net

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4 COMMENTAIRES

  1. Fin septembre 2023, les autorités avaient déclaré, dans leur communiqué, avoir contracté une dette de plus de 5 milliards de francs CFA auprès de l’entreprise Idemia, « raison pour laquelle la base de donnée Ravec est arrêtée depuis mars 2023 ».

    Les entreprises maliennes savent qu’il est difficile de ce faire payer par l’état. Celui-ci, au lieu de montrer l’exemple, se comporte comme un escroc.

    • Au contraire, l’Etat du Mali donne l’exemple en ne payant pas une entreprise étrangère française qui a obtenu le marché public relatif aux données personnelles des Maliens dans des conditions de constitutionnalité et de légalité plus que douteuse !

      Ça moralisera davantage pour l’avenir la vie des affaires publiques.

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