Mali : Le front populaire des jeunes du Mali dit « non à une transition chaotique »

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Le front Populaire des jeunes du Mali (FJPM), mouvement constitué par les jeunes du M5-RFP qui, avec d’autres, a fait tomber le président IBK, a organisé un point de presse qui a pris l’allure d’un meeting pour taper du poing en réclamant au 1er ministre, Choguel Kokala Maïga issu de leur rang, de recadrer la transition. C’était le samedi dernier à la Maison de la presse.

C’est à la tête d’un regroupent de jeunes venus nombreux que le président d’honneur, Mahamadou Diawara, et son président exécutif, Cheik Sadibou Fofana, opérateur économique de son Etat et leurs camarades, ont pris d’assaut la Maison de la presse pour dire non à « une transition chaotique ». Selon les différents intervenants, Choguel Kokala Maïga les a presque trahis.

Les dirigeants de ce regroupement de différentes associations du M5-RFP ont fait remarquer que l’insécurité, l’Accord d’Alger, la Cherté de la vie, l’emploi des jeunes ne sont pas encore des priorités de cette transition dirigée par Choguel Kokala Maïga. Pire, ces jeunes estiment que le premier ministre à préférer faire des arrangements politiques en violant allègrement la charte de la transition.

Selon le FPJM, en tant que patriotes, les jeunes du M5-RFP ne peuvent pas rester muets. C’est pourquoi, à travers cette conférence, ils ont donné un gage aux autorités de la transition afin de faire face à l’essentiel pour combattre l’insécurité qui est en train d’entraîner beaucoup de déplacés et des affrontements réguliers. Selon les jeunes du Front, il faut arrêter ces conflits armés, préparer une bonne guerre afin d’éviter la déchirure dans le pays. D’autres intervenants comme Ibrahima Kebe, pensent que l’Accord d’Alger n’est ni le Coran ni la Tora et qu’il faut le relire.

Par rapport au pouvoir d’achat, les membres de ce Front demandent l’implication du gouvernement afin d’augmenter le pouvoir d’achat des populations, en subventionnant les produits de première nécessité. Jusqu’à preuve de contraire, ces jeunes issus du M5-RFP réclament toujours la dissolution du CNT. Ils vont plus loin en disant que Choguel Kokala Maïga a été nommé grâce à leur revendication auprès des militaires. Mais aujourd’hui, ils constatent que l’homme a trahi le M5-RFP en violant non seulement la Charte qui a indiqué 25 ministres et non plus, mais est en train d’aller à contrecourant de tout ce qu’il disait avant la chute d’IBK. « Nous ne sommes contre personne », ont dit Tahirou Bah et Touré, ressortissants de Diabali. Ceux-ci estiment que le premier ministre Choguel doit retourner à la Charte pour le respect des principes que le M5-FRP s’est fixés. Ils ont rendu un vibrant hommage aux martyrs des 10, 11 ,et 12 juillet 2020, tout en réclamant toujours justice qui, selon leur entendement, est mise sous le boisseau par les autorités.

Le Front Populaire des Jeunes du Mali défend l’organe unique pour des élections transparentes et crédibles, mais aussi demande aux autorités actuelles le respect de la date des élections. Les Opérateurs économiques des jeunes du M5-RFP disent que leurs préoccupations restent entières. Il s’agit du paiement des 33 milliards que le gouvernement leur doit. Ils ont demandé au premier ministre de ne pas les trahir aussi, car ils ont été de ceux-là qui ont soutenu matériellement et financièrement le M5-RFP dans sa lutte contre le régime d’Ibrahim Boubacar Keita. Le front entend reprendre les activités de meeting et autres, les mois à venir, selon les animateurs de la conférence.

Fakara Faïnké

 

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1 commentaire

  1. De toutes les façons, nous sommes suffisamment nantis d’exemples pour éviter les bêtises du passé, en terme de chronologie des coups d’états de ce pays, il faut retenir qu’en 1968, Moussa TRAORE a donné la promesse de trois mois, qui s’est transformée en quelques mois à six mois et il a fait 23ans de 1968 à 1991. En 1991, ATT a été contraint de quitter après 15mois de pouvoir, ici il y a eu une précipitation de la fin de la transition qui a reconduit des tares de l’ancien régime sans aucune exception et nous nous sommes retrouvés dans un régime virulent et destructeur des fondements même de la dignité malienne. En 2012, quand ATT a été évincé, une transition précipitée a été mise en place, elle a durée 12mois et en mars 2012 les élections se sont déroulées et IBK a pris le pouvoir dans la précipitation en transmettant les grandes tares du régime d’ATT avec plus virulence dans tous les domaines. La particularité du coup d’état de 2012 est que le chef de la junte a été écarté du pouvoir avec un Président civile du nom de Dioncounda TRAORE et un PM de plein pouvoir qui a été écarté à mi-chemin en amenant Django SISSOKO. En 2020 le coup d’état de Assimi GOITA a donné 18mois a un Président colonel à la retraite et un PM civile, à mi-parcours ce duo a été balayé d’un revers de main par le chef de la junte en prenant le pouvoir et en mettant le chef du mouvement du M5-RFP comme PM. Au constat, nous voyons que ce dernier n’aurait que 8mois pour finir cette transition et cela semble insuffisant pour mettre en place nos reformes institutionnelles, lutter contre l’insécurité et organiser les élections en février 2022. Ce qui reste certain cette transition serait bâclée et dans la précipitation nous mettrons un président qui serait contesté dès sa mise en place, ce qui reste certain la chance d’IBK ne serait obtenue par ce nouveau président, ainsi une autre crise pointe déjà à l’horizon, donc un prochain coup d’état en fin 2022. Pour corriger la situation malienne, il faut accepter une longue transition en faisant de profondes reformes sécuritaires, institutionnelles et structurelles, c’est cela qui serait un gage de la durabilité de notre régime politique, dans les reformes il faut mettre l’accent sur le nettoyage du pays en mettant hors d’état de nuire les bandits financiers de ce pays et en assainissant la sphère politique qui est trop sale et très souillée aujourd’hui. Mais force est de reconnaitre qu’en acceptant une longue période de transition, le risque d’une perpétuation s’installe dans la tête des dirigeants comme ce fut le cas de Moussa TRAORE en 1968.

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