Les membres du l’organe législatif de transition vont examiner en séance plénière ce vendredi la nouvelle loi électorale.
Le bureau du CNT a annoncé la tenue de cette plénière dans un communiqué. « Au regard de l’importance de ce projet de loi dans les réformes politiques et institutionnelles de notre pays, les débats relatifs à l’adoption du projet de loi portant loi électorale seront retransmis en direct et en intégralité sur l’ORTM », a informé le CNT. Déposé sur la table de l’organe législatif de transition depuis plus de deux mois, la commission lois de cette institution a déjà mené 200 heures d’écoutes au tour du projet de texte électoral qui a concerné toutes les forces vives du pays. «Les consultations sur la nouvelle loi électorale ont concerné toutes les sensibilités politiques et sociales du pays. Il s’agit des acteurs politiques, plusieurs ex-hauts responsables gouvernementaux et administratifs, la société civile, les syndicats… », a indiqué le président de la commission lois, Souleymane De, ajoutant que les consultations permettront de sortir avec une loi consensuelle qui mettra fin aux crises récurrentes liées à la mauvaise organisation des élections.
Le ministère délégué auprès du premier ministre en charge des réformes politiques et institutionnelles estime que ce projet de texte est le résultat d’une démarche consensuelle, inclusive marquée par une série de concertations avec les acteurs des partis et regroupements de partis politiques et de la société civile.
Mais, une partie de la classe politique consultée ne partage pas cet avis. Elle a émis des réserves sur le projet de loi électorale. Pour certains partis politiques, le gouvernement a fixé des régions et le District de Bamako comme des circonscriptions électorales au compte des futures élections législatives sans pourtant qu’ils fassent l’objet d’accord au sein de la classe politique et de même pour le mode de scrutin. D’autres soutiennent que le texte donne plus de pouvoir au Premier ministre et au Président du conseil national de transition dans le choix du collège de sages qui vont à leur tour choisir les neuf membres qui siégeront au sein de l’autorité Indépendante de Gestion des élections pendant les sept prochaine années. « Cette nouvelle loi électorale ne passera pas », a menacé Me Kassoum Tapo, président du Mouvement pour la Refondation du Mali, qui prédit une crise électorale si jamais un tel texte est adopté par le CNT.
Sous embargo depuis 6 mois, la CEDEAO et la communauté internationale font la pression sur les autorités de la transition du Mali pour qu’elles présentent un chronogramme électoral. Le vote d’une nouvelle loi électorale demeure capital pour permettre au gouvernement de fournir des garanties aux chefs d’Etats de la CEDEAO avant le 3 juillet prochain.
Siaka DIAMOUTENE/Maliweb.net