Nous sommes mardi, le lendemain de fête d’Aïd El-Kebir. Il est environ 10 heures, mais le soleil darde déjà de rayons brûlants sur Samanko II, dans la Commune du Mandé. Au même instant, l’odeur nauséabonde de sang et de bouse des bêtes immolées la veille, c’est-à-dire le jour de la Tabaski se fait sentir dans les rues du quartier.
Certains passants couvrent le nez avec la main. « Hum, ça pue de partout, quelle odeur ! », dénonce l’un d’entre eux. La mauvaise gestion de ces déchets est un casse-tête en cette période. Certaines familles abandonnent le sang et la maison devant leurs portes dans des trous ou des sacs, y compris les poubelles. Ces matières attirent les mouches qui font un défilé bruyant chaque fois que des individus passent.
Face à la famille Baldé à Samako II, les excréments de mouton sont éparpillés sur le sol avec des traces de sang par endroits. L’aîné de la famille explique qu’ils ont été contraints de déverser ces déchets devant leur domicile faute de solutions appropriées. «Nos parents le faisaient quand nous étions petits. Cette odeur va s’arrêter au bout de deux semaines. Sinon, je ne vois vraiment pas une autre alternative», confie-t-il.
La famille Touré a égorgé deux béliers. Devant leur domicile, Oumar et Balla creusent un trou profond pour y mettre les impuretés de ces bêtes. Après avoir enfoui ces déchets dans le trou, les deux jeunes hommes laissent le trou ouvert pendant des heures avant de le refermer complètement. Selon cette famille, cette méthode héritée des parents permet d’éviter que l’odeur désagréable infeste le voisinage. Mais, avertit Oumar, en cas de pluie, les déchets peuvent être exposés à l’air libre.
Ces odeurs fétides d’animaux infestent le salon d’Oumou Diarra à travers les fenêtres de son appartement. La bonne dame explique être dans l’incapacité de se reposer dans sa chambre du fait de la puanteur. Pour tenir, elle utilise cinq minutes de l’encens dans sa maison. «Chaque année, j’utilise au moins une bouteille d’encens afin de pouvoir recevoir des invités chez moi», précise cette ménagère. Son amie qui assiste aux échanges suggère de créer un abattoir dans chaque quartier uniquement pour l’abattage des moutons de fête et de mettre en place un mécanisme de gestion des déchets d’animaux.
Quant à Moussa Mara, il propose que les vétérinaires partagent une méthode à adopter pour la bonne gestion du sang et la bouse des animaux en période de fête. La propagation de ces détritus dans les alentours du cimetière de Magnambougou (Commune VI du District de Bamako) frustre le voisinage. Soumaïla Sangaré fulmine contre les personnes qui viennent jeter à des heures tardives, les sacs contenant les bouses et peaux des bêtes immolées. Le lendemain de fête, le jeune commerçant dit avoir compté plusieurs sacs abandonnés près de la clôture du cimetière.
Fadi CISSE
Où est le ministère de l’environnement avec ses services de contrôle des nuances? Il faut que nos services techniques sachent anticiper en innovant et en créant. Ils ne son pas là pour décorer seulement l’administration publique. Il faut qu’ils travaillent sérieusement pour remplir leur fonction régalienne. .
Quand j’étais jeune c’est nous les jeunes de la communauté qui nettoyaient les villes, les villages et les quartiers, et aujourd’hui on va s’asseoir et on demande au gouvernement de venir faire tout! Dommage! Souvenons-nous qu’ avoir une ville propre, un village propre, un quartier propre ou une maison propre est la fonction régalienne de tout citoyen!
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