La modestie, l’humilité, le respect de soi et des autres, voilà entre autres caractéristiques de la grandeur d’un Homme dans notre société d’antan. Au moment où notre pays, le Mali, est confronté à d’innombrables défis aussi complexes les uns les autres (sécuritaires, négociations de paix, gouvernance des affaires publiques, maladie à virus Ebola, etc.), le peuple doit faire preuve de lucidité et de sagesse, afin de pas se tromper de combat. Le seul qui vaille la peine d’être mené et gagné en temps d’incertitudes et d’amertumes reste celui de la paix, qui conditionne le développement. C’est possible, malgré les embuches et autres obstacles délibérément mis sur la voie qui y mène. Il faut y croire et se battre pour qu’il en soit ainsi. Le contraire ne ferait que renforcer nos ennemis de l’intérieur comme de l’extérieur.
N’est-ce pas trop prétentieux, voire illusoire que de vouloir effrayer, avec du simple citron, un enfant né sous le tamarinier et grandi à l’ombre du baobab? Les Maliens en ont vu d’autres, de vertes et de pas mures.
La modestie, l’humilité et le respect d’autrui nous recommandent, en tous temps, tous lieux et toutes circonstances de savoir raison garder. Car, les forêts, les savanes, le désert et les mers jonchent de cadavres de héros qui, à un moment donné, ont naïvement pensé que ça ne pouvait arriver qu’aux autres, pas eux.
Homme, infime créature quasi insignifiante dans l’immensité de la nature et de l’univers, redescends sur terre ; rappelles-toi, à chaque instant, de ta situation de simple mortel et tu comprendras ou admettras pour de bon que tu n’étais ni au début et encore moins ne seras à la fin des temps.
Le rêve est naturel, normal, légitime.
L’illusion peut être tolérée, comprise.
La prétention démesurée est généralement suicidaire.
D’après les cousins du sud “c’est l’homme qui se fatigue, sans quoi, Dieu a fini son travail”. Selon l’artiste poète “depuis que Dieu a créé le monde, Il s’en est débarrassé pour toujours et à jamais jusqu’au jour de l’ultime et dernier jugement, sans appel”.
Convaincus de n’être que quelques points rouges dans une immensité verte ou bleuâtre, la génération actuelle à l’obligation de restituer aux futures générations ce qui lui a été légué par ses illustres devanciers.
Au fait, pourquoi jamais personne n’a pu faire lever le soleil à l’ouest, ne serait-ce qu’une seule fois? Dès que l’on a la réponse à cette question, on fait des efforts pour revenir à la raison. Alors, on se dit que” les hommes passent, mais le monde demeure et le Mali avec”.
C’est la loi de la nature. Les hommes arrivent, font leur temps et passent ou trépassent, sans que cela n’est une quelconque incidence sur le ou les pouvoirs de l’unique Maître des Cieux et des Terres. Aucun crime, si infime soit-il, ne restera impuni, tôt ou tard. D’aucuns peuvent être amenés à se réjouir des difficultés actuelles que traverse notre pays. Mais le Mali restera débout et éternel. C’est confiant en cet espoir d’un avenir meilleur, que la nouvelle est tombée hier dans la matinée. En effet, le monde de la culture au Mali et en Afrique, est triste et affligé par la disparition brutale de la grande artiste chanteuse, Fantani Touré, chacun doit à avoir à l’esprit constamment que nul n’est immortel.
Malgré le contexte difficile, souvent désespérant, à cause notamment de tous ces maux qui accablent notre pays en même temps, il nous faut être forts sur tous les plans. Union, solidarité et patriotisme doivent être les maîtres mots en ces périodes d’incertitudes et d’amertume.
Nul ne saura faire le Mali seul et sans les autres.
Alors, revenons à ces valeurs ayant de tout temps fait la particularité de notre peuple et de notre Nation. Redevenons simplement nous-mêmes!
Il en a été ainsi de notre sœur et fervente battante pour la cause nationale : Fantani Touré qui vient d’être cruellement rappelée à Dieu à Paris. Récemment encore, elle était parmi nous, pleine de vie, de joie et de gaieté. Elle aura été de tous les combats pour ce pays.
Rendons hommage à tous ces illustres anonymes ayant contribué à asseoir et à consolider les fondements de notre Nation. Fantani Touré en était une.
Elle s’en va sans goûter au bonheur de la paix qu’elle n’a cessé de chanter et de magnifier pour son pays. En ces circonstances douloureuses, le meilleur hommage qu’on puisse la rendre serait de nous abreuver à la source de l’attachement viscéral et légendaire de notre peuple à la culture de la PAIX. Paix des cœurs et des esprits.
Pourquoi pas une paix des braves, s’il le faut ? Seul le Mali doit compter et rien d’autre !
B.Sidibé
Fantani Touré n’aura pas vécu pour rien. Elle fut une grande patriote. Dommage qu’au Mali l’on ne sait reconnaître le mérite qu’à titre posthume!
Le Mali. Rien que le Mali. Uniquement le Mali.
Repos et paix éternels à l’âme de la diva nationale.
Ainsi va la vie!
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