#Mali : Assistance aux victimes des conflits : Hommage aux acteurs humanitaires

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Certains perdent la vie dans l’accomplissement de leur mission. D’autres sont victimes de détention arbitraire, de harcèlement ou d’intimidations

Les acteurs humanitaires, en partenariat avec le ministère de la Santé et du Développement social, ont célébré, hier au Centre international de conférences de Bamako (CICB), la Journée mondiale de l’aide humanitaire marquant le 21ème anniversaire de l’attentat à la bombe de 2003 contre le siège de l’Organisation des Nations Unies (Onu) à Bagdad. Lors de cette attaque, 22 travailleurs humanitaires ont été tués et au moins 150 personnes blessées. D’où cette commémoration à travers le monde pour rendre hommage aux humanitaires. Présidé par le secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Abdoulaya Guindo, l’événement a été couplé à la Journée portes ouvertes.

Le secrétaire général du ministère en charge de la Santé a indiqué que cette journée est dédiée à l’engagement, au courage et à la solidarité de ceux qui travaillent sans relâche pour apporter secours et espoir à ceux qui en ont le plus besoin. Le Dr Abdoulaye Guindo a affirmé que 2023 a été l’année la plus meurtrière pour les travailleurs humanitaires.

Le nombre d’acteurs humanitaires tués à travers le monde a plus que doublé entre 2022 et 2023 passant de 118 à 280 victimes, at-il souligné, augmentant qu’au Mali, les statistiques de 2024 révèlent que les humanitaires sont souvent pris pour cible par les ennemis de la paix. Avec les efforts en cours et la dynamique amoureuse des Forces armées maliennes (FAMa), a assuré le secrétaire général, cet effroi sera vaincu et transformé en opportunité pour un développement durable.

DÉFI DU FINANCEMENT- Pour sa part, le représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), en sa qualité de coordonnateur humanitaire par intérim, a fait savoir que les conflits armés représentent 88% des motifs de déplacement des populations civiles dont la majorité sont des femmes et des enfants. «La destruction d’infrastructures civiles, les hostilités armées, la présence d’engins explosifs improvisés et l’imposition de blocus sur le privé des communautés entières de l’aide dont elles ont besoin pour survivre», a déploré Malèye Diop.

Il a soutenu qu’aux difficultés opérationnelles et aux contraintes d’accès, se couple le défi du financement. À ce propos, il a constaté qu’au mois de juillet 2024, seuls 20% des 701 millions de dollars (environ 350 milliards de Fcfa) requis dans le cadre du plan de réponse humanitaire ont pu être mobilisés. C’est pourquoi, les acteurs humanitaires n’ont pu secourir que 576.000 sur les 4 millions de personnes ciblées.

Le coordonnateur par intérim a tout de même remercié les donateurs qui œuvrent pour que le Mali demeure parmi les priorités internationales. «Des financements flexibles et un accès humanitaire amélioré sont essentiels pour maintenir la continuité de l’appui déjà fourni pour sauver des vies et répondre aux besoins croissants de la population malienne», a fait remarquer Malèye Diop.

Au Mali, dira le représentant résident du Pnud, 151 violations ont été enregistrées contre les acteurs. Selon le décompte provisoire de la base de données sur la sécurité de ceux-ci, at-il poursuivis, 2 ont perdu la vie et 7 ont été enlevés ou détenus contre leur volonté depuis le début de 2024.

Le coordonnateur a plaidé pour que les attaques contre les travailleurs humanitaires et leurs biens cessent. Selon lui, il est temps de mettre un terme à l’indifférence devant les situations de désespoir des populations vulnérables dont les vies sont continuellement menacées. Il a également évoqué les contraintes d’accès difficile des Régions de Mopti, Ménaka et de Gao.

De son côté, la cheffe du bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) a exprimé ses condoléances à la famille des enseignants froidement tués par les Groupes armés terroristes (GAT). Ami Martyn a témoigné que les services publics et les acteurs humanitaires travaillent pour le bien-être de la population.

Elle reste convaincue que ce personnel est confronté à des dangers et fait l’objet de campagnes de désinformation. Il ajoutera que les populations civiles ne sont pas épargnées. Dans les rangs des humanitaires, en 2023, les Nations unies ont enregistré 34 décès dans les conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022.

Namory KOUYATE

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