Après son renvoi à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture, le nouveau code des personnes et de la famille a fait l’objet de plusieurs concertations. Il doit à présent être examiné par les élus de la Nation au cours de la session ordinaire qui s’ouvre ce mois d’octobre.
On se rappelle qu’après l’adoption du nouveau Code des personnes et de la Famille le 3 août 2009 par les élus de la nation sur fond de contestation et de polémique ayant conduit les organisations et associations religieuses à organiser des marches de protestations pour exprimer leur désapprobation vis-à-vis des pouvoirs publics, le chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, a, en son temps, décidé de renvoyer le nouveau code à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture. A ce propos, cette première session d’octobre sera opportune pour les législateurs maliens de revoir leur copie.
Dans le camp des associations et organisations islamiques, les leaders essayent d’être sereins et optimistes. En tout cas, à s’en tenir aux déclarations du président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko qui estime que : « si les choses se passent comme prévues, nous allons vers un code consensuel ». Il a expliqué qu’après le renvoi du Code à l’Assemblée nationale pour une deuxième lecture, des concertations ont été entreprises entre les organisations religieuses, la société civile et les pouvoirs publics afin de revoir certains points qui ont fait l’objet de contestation.
Au cours des échanges, a-t-il confié, les débats ont porté sur plusieurs sujets notamment le mariage religieux, la succession etc. S’agissant du mariage religieux, les leaders religieux n’ont pas admis la laïcisation du mariage qui remet en cause son caractère religieux. Pour le chapitre concernant la légitimation des enfants naturels, M. Dicko assure que la vision des religieux est très claire. A ce niveau, précise-t-il, il n’est pas question d’imposer aux familles la reconnaissance des enfants issus hors mariage, une situation qui compromet dangereusement nos valeurs sociétales et des principes religieux.
L’explication est simple, à ses dires. « Un enfant légitime est par définition celui qui a été conçu dans les liens du mariage. Par contre, un enfant naturel c’est celui conçu hors mariage. Comment admettre que ces deux enfants issus de contextes différents puissent jouir des mêmes droits, des mêmes privilèges ? C’est là toute la discorde. Or, il n’y a jamais eu de problème dans nos familles pour la prise en charge de ces enfants dits naturels. Depuis la nuit des temps, nos sociétés se sont toujours occupées de cette catégorie d’enfants. Il n’y a jamais eu de rejet dans ce domaine sauf si l’enfant lui-même venait à violer les règles coutumières. Il faut souligner que toutes ces questions ont fait l’objet d’âpres discussions entre les différents protagonistes. » Dans tous les cas, M. Dicko reste serein pour l’adoption un éventuel code consensuel où chaque Malienne et chaque Malien trouvera son compte. Le président du Haut conseil islamique, Mahmoud Dicko, a également salué les initiateurs de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Mali dont il a pris part au défilé militaire. Par ailleurs, si le président du Haut conseil islamique reconnaît d’une part que beaucoup d’actes positifs ont été posés durant les 50 dernières années, il relève tout de même que les défis restent immenses. Il s’agit notamment des challenges de la lutte contre la corruption, l’éducation, la sécurité des personnes et de leurs biens. Toutefois, M. Dicko a fait comprendre que ces défis ne sont pas insurmontables si les Maliens restent unis et soudés.
Ben Dao