Suite à notre article intitulé « Construction de la nouvelle chancellerie ivoirienne au Mali : Magouilles autour d’un projet de 2 milliards FCFA » paru dans le numéro 21 de MALI-HORIZON, nous avons reçu la prétendue « Demande de démenti » de l’Association des Ivoiriens au Mali (AIM).
Monsieur,
J’ai l’honneur de venir très respectueusement vous faire part de notre indignation suite à votre article relatif à la construction de la chancellerie ivoirienne publié le 05 mars 2018 par monsieur Bruno Segbedji dans Mali-Horizon et via vos réseaux sociaux.
En effet, l’Association des Ivoiriens au Mali que je dirige est constituée d’Ivoiriens patriotiques, tous engagés pour rehausser l’image de notre chère patrie dont nous sommes éternellement fiers.
A cet effet, aucun d’entre nous ne peut en aucun moment se permettre de dire des propos mettant en doute notre fibre patriotique, surtout quand ses propos s’inscrivent contre la vérité.
Faisons l’historique de notre rencontre :
Lorsque nous nous sommes rencontrés vous m’avez rassuré que c’est l’ambassade qui vous avait remis mon numéro ainsi que le numéro du secrétaire général afin de discuter de la construction de la chancellerie. Je vous ai répondu que cela n’était pas de notre ressort et que je pouvais par ailleurs vous trouver un rendez-vous à l’ambassade. J’ai même lancé le proverbe suivant « l’eau qui sort de la bouche d’un silure est la plus fraîche ». C’est ainsi que vous m’aviez montré une fiche contenant des informations sur le sujet et vous m’avez dit que vous les aviez eu par vos propres sources. Et lorsque j’ai vu les chiffres : 100 millions, 70 millions et l’affaire de la restauratrice, je vous ai dit que je n’avais pas connaissance de ce fait. Par ailleurs les 500 milles que j’ai prêté aux travailleurs est vraie mais je vous ai signifié que l’ambassade n’avait rien avoir et n’était pas informé. C’était juste ma bonne volonté pour accompagner les travailleurs et j’ai été remboursé.
En ce qui concerne la réunion de la communauté, il est vrai que nous avions évoqué le sujet, mais juste pour que le Secrétaire général Mamadou Cissé et moi puissions nous rendre à l’ambassade afin de recueillir des informations pour les ivoiriens sur l’état d’avancement des travaux
C’est tout ce qui s’est passé entre nous. Je tiens à vous dire que tout autre propos dans cet article ne peut venir que de vos sources personnelles ou du moins une propagande pour mieux vendre votre journal.
Veuillez agréer monsieur le directeur, l’expression sincère de ma demande.
Président de l’AIM
NOTRE REPONSE :
Nous persistons et signons sur la véracité des faits révélés dans l’article que nous republions. Des faits, du reste, largement confirmés par cette fameuse… « demande de démenti » !
En outre, un chantier de 2 milliards F CFA (déjà débloqués par l’Etat) dans l’exécution duquel est intervenu un simple citoyen pour payer 500 000 F CFA aux ouvriers (avant d’être remboursé en plusieurs tranches), après l’intervention de deux architectes (avec des fortunes diverses) démontre à suffisance des magouilles. Lisez plutôt. La Rédaction
Construction de la nouvelle chancellerie ivoirienne au Mali
Magouilles autour d’un projet de 2 milliards FCFA
La communauté ivoirienne du Mali est sur les nerfs et menace d’organiser un sit-in sur l’ambassade (en location à des millions par mois), sise à un pas de l’hôtel Radisson Blu. Elle proteste contre la mauvaise gestion des 2 milliards F CFA débloqués pour la construction de la nouvelle chancellerie de ce pays à Bamako, avec résidence des représentants diplomatiques.
Selon nos sources, le chantier, dont le site est juste derrière l’hôtel Sheraton, dans l’ACI 2000, à quelques encablures de la Cour constitutionnelle, a un coût estimatif de 2 milliards de nos francs. Ce chantier, dont le maître d’ouvrage est l’ambassadeur Samuel Ouattara, a démarré en 2017 en présence du ministre des Affaires étrangères, Albert Mabri Toikeusse (en visite au Mali) et le délai d’achèvement des travaux est fixé à décembre prochain. Mais, il nous revient que le projet est très mal géré. L’ambassadeur a donné le marché à un architecte ivoirien d’origine libanaise, ayant construit le marché les Halles de Bamako et le marché Forum d’Adjamé en Côte d’Ivoire. Celui-ci va sous-traiter le projet avec d’autres moins recommandables.
Un premier architecte va encaisser la rondelette somme de 100 millions F CFA mais n’a pas respecté les engagements sur l’évolution du chantier. Il sera même convoqué au camp I de la gendarmerie avant que l’affaire ne finisse par être géré à l’amiable…
Un second architecte va empocher la bagatelle de 70 millions F CFA mais les travaux traînent et aujourd’hui, selon des cadres Ivoiriens, le chantier est à seulement 15 % de réalisation.
Récemment, une Ivoirienne établie ici dans la restauration a été citée comme ayant encaissé 7 millions F CFA pour la livraison de certains matériaux de construction. Ce qu’elle n’a pas fait mettant la communauté de ses compatriotes dans tous les états. Ceux-ci ont tenu des réunions récentes sur l’évolution lente du projet et menacent de tenir un sit-in de protestation à l’ambassade du pays pour dire leurs quatre vérités à l’ambassadeur Samuel Ouattara.
Voulant recouper ces informations, nous nous sommes rendus à l’ambassade pour frapper à la bonne porte. Le représentant diplomatique de la Cote d’Ivoire au Mali, Samuel Ouattara (présent) a simplement chargé son secrétaire, un certain M. Konan de nous donner les contacts téléphoniques de deux responsables de l’Association des Ivoiriens du Mali.
Le président de cette association, Adama Soro, a expliqué qu’effectivement le projet est très mal géré alors que l’Etat ivoirien a déjà débloqué l’argent. Et de témoigner qu’il a personnellement déboursé 500 000 F CFA pour une fois « dépanner les ouvriers mécontents sur le chantier pour n’avoir pas été payés. Cette somme m’a été remboursée en plusieurs tranches. Il a indiqué avoir appris qu’une Ivoirienne établie dans l’immobilier (de l’immobilier à la restauration, un petit pas vite franchi ?) a pris de l’argent pour livrer des matériaux de construction et ne l’aurait pas encore fait. Et de souligner que lors d’une assemblée générale en date du dimanche 18 février, la communauté ivoirienne a vivement protesté contre la gestion de ce projet par l’ambassadeur Samuel Ouattara.
Pour Adama Soro, le représentant diplomatique de Cote d’Ivoire au Mali doit s’expliquer sur cette affaire car le président Alassane Ouattara ne veut plus laisser impuni des cas de mauvaise gestion avérée de l’argent du contribuable ivoirien.
Affaire à suivre.
Bruno D SEGBEDJI