Mag’ Agriculture : Prix des denrées alimentaires : La CEDEAO et la FAO sonnent l’alerte

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Les prix des denrées alimentaires mondiaux qui ont grimpé à un niveau historique en février 2011 inquiètent la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Ces deux structures organisent à cet effet une consultation conjointe à Dakar (Sénégal) pour tenter de trouver des réponses conjoncturelles et sectorielles à ce défi, mais également pour sensibiliser les différents acteurs, les décideurs et leurs partenaires afin qu’ils puissent capitaliser les leçons de la crise alimentaire de 2007-2008. Cette rencontre sous régionale vise à discuter avec les gouvernements des 15 Etats membres de la CEDEAO pour identifier les différentes options possibles et déterminer les actions immédiates en réponse à la crise actuelle des prix des denrées alimentaires. Plus précisément, elle vise selon un document de la FAO à partager les expériences des pays dans la gestion de la volatilité des prix des denrées alimentaires, les produits en cause, les priorités des gouvernements, des politiques et des programmes d’action et les problèmes de mise en œuvre, de sensibiliser sur les différentes politiques et les actions programmatiques ainsi que leurs implications sur le développement de l’agriculture à court et à long terme. « La flambée et la volatilité des prix des denrées alimentaires constituent une préoccupation cruciale dans toute la région, tant pour les ménages pauvres qui dépensent une grande partie de leurs revenus pour les denrées alimentaires que pour les producteurs agricoles qui cherchent une stabilité des prix rémunérateurs », souligne le coordinateur du bureau sous régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest, Musa Saihou Mbenga. Ce dernier estime que contrairement à la croyance populaire selon laquelle l’augmentation des prix alimentaires profiterait aux agriculteurs, la réalité est que les petits paysans souffrent du renchérissement des couts des facteurs de production corollaire de l’inflation généralisée, de la concurrence des produits importés d’outre-mer et surtout des effets cumulés du changement climatique.

En effet selon la FAO, alors que les prix des principales céréales dont le blé et le riz ont fortement augmenté sur le marché mondial, les pays africains ont connu des hausses saisonnières des prix de la plupart des aliments de base. La production céréalière a atteint un record de 60 millions de tonnes en 2010-2011, une augmentation de 15% par rapport au niveau de 2009-2010 , mais des inondations localisées dans un certain nombre d’Etas membres de la CEDEAO ont conduit à la baisse de la production dans certaines zones, ce qui a affecté la sécurité alimentaire. La limitation des importations de produits agricoles en Afrique de l’Ouest va favoriser une production suffisante au niveau de cette zone, a soutenu de son coté Salifou Oussein, commissaire chargé de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau de la CEDEAO. Donnant à ce sujet le cas du Sénégal qui n’importe plus de céréales en dehors du blé et du riz, il a souligné qu’il faut produire suffisamment et échanger entre les pays ouest-africains en vue de limiter la flambée des prix agricoles. « Si l’info circule, le marché va être beaucoup plus transparent » a-t-il indiqué. Les participants à la rencontre de Dakar ont émis plusieurs recommandations à l’issue de leurs assisses. Ils estiment ainsi que toutes les mesures qui vont dans le sens d’une fluidité des marchés nationaux et régionaux jouent un rôle décisif dans leur stabilisation. Les obstacles internes et les interdictions au sein de la région enfreignent les règles communautaires et nuisent tant aux producteurs qu’aux consommateurs, notent les participants, soulignant toutefois qu’un contrôle excessif des prix peut aussi conduire à décourager la production. Le continent noir est le seul dans le seul dans le monde qui n’arrive toujours pas à produire assez pour répondre aux besoins de sa population, ajoutant que 30% d’africains souffrent de faim chronique. « Mais l’espoir est permis, car l’Afrique peut se nourrir parce- qu’elle dispose toujours de près de 300 millions d’hectares de terre arable non encore exploitée ». L’Agriculture de l’Afrique doit être davantage développée.

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