Madiou Simpara : Du sachet plastique à un empire industriel

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Pour la 8e édition de son CEO-Talk, le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest (REAO-Mali) avait un conférencier de marque. Président de la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), Madiou Simpara est un véritable modèle de réussite dans l’entrepreneuriat. Ayant débuté comme vendeur à la sauvette de sachets plastiques, le PDG du groupe Grimas est présentement à la tête d’un vaste empire industriel.

Le Réseau de l’entreprise en Afrique de l’Ouest a tenu sa traditionnelle et périodique rencontre CEO-Talk le samedi 2 septembre. Cette 8e édition s’est tenue dans la Délégation régionale de la CCIM de Koulikoro. Natif de la région de Koulikoro, plus précisément Banamba, le conférencier principal a brossé son parcours face à l’assistance majoritairement jeune. Un parcours impressionnant et inspirant pour la jeune génération d’entrepreneurs.

Alors que le thème du CEO-Talk portait sur : “l’entrepreneuriat jeunes : partir ou rester ?”, Madiou Simpara a répondu sans équivoque. Pour l’ancien vendeur des sachets plastiques, il faut rester car “on a tout ici”, dira-t-il.

Pour preuve, il a déclaré qu’il a commencé comme vendeur ambulant au Grand marché de Bamako. “J’ai fait des études coraniques à Touba entre 1966 et 1974. Ensuite, je suis retourné dans mon village natal de Banamba ou j’ai séjourné entre 1974 et 1976. Puis j’ai mis le cap sur Bamako pour me lancer dans le commerce. Au Grand marché de Bamako, je vendais des sachets plastiques et des cartons aux femmes venues faire des achats de légumes”, a-t-il rappelé.

Pour Madiou Simpara, en business, il faut être sérieux, honnête, patient en acceptant d’aller sur un rythme cadencé. “Après les sachets plastiques et les cartons, je me suis lancé dans la vente du lait en poudre et du savon. Dans cette nouvelle orientation, j’ai commencé avec 400 000 F CFA”, a-t-il conseillé aux jeunes avant de poursuivre qu’il a par la suite entamé le commerce import en allant en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso en Guinée et au Nigeria. Insistant sur le sérieux et l’honnêteté, il dira que ces caractères lui ont été d’une importance inestimable.

A partir de 1982-1883, Madiou Simpara fera un détour au Maroc puis en France pour l’importation du prêt-à-porter. Dans sa stratégie de diversification, ce grand commerçant import va s’orienter, à partir de 1985, vers Taïwan en passant par Hongkong pour les pièces de rechange.

 

Plus de 3000 employés

Présent dans le commerce, le transit et les transports, le PDG du groupe Grimas évolue depuis 2002 dans l’industrie avec des filiales en Côte d’Ivoire au Sénégal et en Guinée. A la tête d’un véritable empire industriel, Madiou Simpara a expliqué que sa volonté de diversifier vise à la fois de créer plus d’emplois et à rendre autonome son groupe.

“L’on doit s’adapter à l’évolution du terrain des affaires et diversifier en fonction du capital. C’est ce que j’ai fait en allant étape par étape. En ce qui concerne le transport et transit, c’est pour que mon groupe soit autonome sur ces terrains”, a-t-il fait savoir indiquant qu’il emploie plus de 3000 personnes.

Pour toutes ces raisons, Madiou Simpara exhortera les jeunes à rester au pays et à contribuer à son développement. “Nous avons tout ici et l’on peut tout avoir étant ici. Je suis un cas illustratif car je n’ai jamais séjourné plus de 20 jours hors du Mali. A l’exception de la seule fois où je suis allé à La Mecque pour le pèlerinage”, a fait savoir ce polyglotte (français, anglais et bamanankan) alors qu’il n’a fait que des études coraniques.

Initié par le REAO-Mali, une association professionnelle créée par un groupe d’entrepreneurs motivés et soucieux d’améliorer l’environnement des affaires au Mali, le CEO-Talk est un cadre d’échanges entre un capitaine d’industrie et un large public de jeunes entrepreneurs. Ce public peut comprendre des étudiants, des représentants des établissements professionnels, des encadreurs universitaires et incubateurs, des décideurs politiques et économiques, des partenaires techniques et financiers.

“A travers le CEO-Talk, le REAO-Mali entend donner le goût et l’envie d’entreprendre aux jeunes et pousser les chefs d’entreprises à plus partager leur expertise et sensibiliser les institutions financières à revoir leurs critères de financement des jeunes entreprises afin d’augmenter le taux de financement des jeunes entreprises et sensibiliser les décideurs sur l’urgence des réformes à entreprendre pour susciter les vocations entrepreneuriales”, a expliqué Thierno Bah, membre du REAO-Mali.

A en croire le PDG de Fofy Industrie : “Au Mali, plusieurs jeunes talents ont des idées d’entreprises dont le besoin de réalisation pour la plupart n’est que la disponibilité d’un capital d’amorçage et un suivi. D’autres jeunes qui ont créé leur entreprise ont des besoins assez limités pour la consolidation. D’un autre côté, il existe des entrepreneurs confirmés au Mali dont le parcours peut servir d’exemple et de tremplin pour ces jeunes-là. C’est fort de ce constat que le REAO-Mali a institué le CEO-Talk”.

Alassane Cissouma  

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