Quand –on s’arme de courage, aucune barrière n’est insurmontable. L’itinéraire de Madame SIREBARA FATOUMATA DIALLO, présidente de la coopérative «FEMME EN ACTION » de kalabancoro plateau, directrice du centre de formation multifonctionnelle pour le développement durable, vice-présidente de la fédérale nationale des femmes rurales(FENAFER), est assez édifiant.
Difficile d’imaginer de nos jours une jeune malienne démissionner d’un « bureau », malgré tous les conforts et avantages qu’un tel poste pourrait procurer, se déconnecter du milieu urbain, et se retrouver comme par coup magie dans la vie rurale : pour vivre d’agriculture, de pêche…sans moyens. C’est le scénario choisi par notre héroïne pour entamer près de trois décennies d’engagement en faveur des femmes rurales.
Après sa démission en 2001 de son poste de directrice générale d’une agence immobilière ou, elle avait servi pendant dix ans, avant de décider de ne plus à travailler pour le compte d’une autre personne. Epouse et fille de bozo de par sa mère, cette comptable de formation démarre ses activités en achetant à crédit du poisson avec son mari campé à YANFOYILA, localité située à en environ 250 km de Bamako. Progressivement, elle se lance dans la transformation pour pallier aux difficultés de transport et de conservation qui minaient le secteur de la pêche à l’époque. Parallèlement au commerce de poisson et dérivés, elle fait du maraichage, et crée la coopérative « FEMME EN ACTION » en 2004 Commence alors, une série de formation, de voyages d’études à travers l’Afrique et le monde. De ces riches rencontres germent son projet d’Agriculture intégrée qu’elle véhicule à la faveur des échanges avec les femmes rurales et partenaires au développement. Ses prouesses innovantes sont : le micro jardinage hors-sol (techniques de maraichage à l’aide de matériaux de récupération (voir photo), la pisciculture-bac-hors-sol (l’élevage de poisson à avec des bacs confectionnés à base de bois dur et habiller de bâche en plastique), qu’elle expérimente en 2009 et des multiples techniques de transformation agro-alimentaire (bouillon de poisson, amuse-gueule bozo, viande séchée, etc.). Elle offre cette compétence aux particuliers, mais, les femmes démunies restent sa priorité, elle en forme des centaines par an pour, nous confie-telle remédier au problème foncier qui leur handicape. Puisqu’elle est convaincue que : la terre n’est pas un facteur limitant l’Agriculture.
Des distinctions honorifiques sanctionnent cette passion pour l’univers rural, et l’assistance aux femmes : certificats de reconnaissance pour son engagement en faveur de l’autonomisation des femmes, prix de l’innovation en 2014, prix de la qualité 2015 et prix de la meilleure femme transformatrice du Mali en janvier 2016.
ALY BOCOUM