Lutte contre la pauvreté : « JIGISEMEJIRI » espère donner un coup de pouce décisif

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Lutte contre la pauvretéLe programme introduit des transferts monétaires ciblant les ménages pauvres et souffrants d’insécurité alimentaire et installe le pilier d’un système national de filets sociaux.

 

Le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord, Hamadoun Konaté, représentant son homologue de l’Economie et des Finances, a lancé officiellement mercredi, le programme de filets sociaux « Jigisèmèjiri » La cérémonie s’est déroulée au Grand hôtel de Bamako en présence du directeur des opérations de la Banque mondiale, Paul Noumba Um, du coordinateur du programme, Mahmoud Ali Sacko, et de nombreux invités. Le programme introduit des transferts monétaires ciblant les ménages pauvres et souffrants d’insécurité alimentaire et installe les piliers d’un système national de filets sociaux au Mali.

« Jigisèmèjiri » est la dénomination donnée à ce programme de filets sociaux. Il a été institué par un décret de février 2013 créant un comité de pilotage qui en assure l’orientation politique et la supervision de l’exécution. « Jigisèmèjiri » est dirigé par une unité technique de gestion des filets sociaux (UTGFS) rattachée au ministère des Finances. Les points focaux de Jigisèmèjiri au niveau régional et subrégional sont respectivement les directeurs régionaux du développement social et de l’économie solidaire et les chefs de services locaux du développement social et de l’économie solidaire.

La population de notre pays croît rapidement. Caractérisée par de forts taux de pauvreté (43,6% en 2010), elle est très vulnérable aux différents types de chocs. Les crises socioéconomiques de ces dernières années les ont profondément affectées, en aggravant une insécurité alimentaire déjà élevée et en réduisant le bien-être général d’une large part de la population. Le gouvernement, conformément à l’axe stratégique 2 du Cadre stratégique pour la croissance et la réduction de la pauvreté (CSCRP 3), a marqué son engagement à installer un système de filets sociaux susceptible de soutenir les populations pauvres. Le programme ambitionne une couverture géographique nationale (8 régions plus le district de Bamako, 26 cercles, 158 communes). Dans chacune des communes ciblées, l’ensemble des villages sera intégré au programme. « Jigisèmèjiri » comprend trois composantes : la première  sera consacrée au transfert monétaire et mesures d’accompagnement ; la deuxième  doit permettre  de mettre en place un système de filets sociaux de base et la troisième  gérera  le projet.

Le ministre Konaté a présenté le programme de filets sociaux au Mali dénommé « Jigiséméjiri » (ou arbre de l’espoir) comme une matérialisation de la nouvelle politique gouvernementale et une réponse aux problèmes des personnes vulnérables. Ces personnes, souligne-t-il, font face à de multiples problèmes socio-économiques. L’amélioration de leurs conditions de vie permettra de briser la spirale familiale et d’augmenter la résilience des ménages. « Ce programme tirera vers le haut l’ensemble de la population et poussera à la hausse les indicateurs sociaux », a précisé Hamadoun Konaté. Le programme est novateur parce qu’il apprend à intégrer l’assistance pour aller vers une étape de promotion durable. Le ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord est convaincu que les ménages enregistreront une  amélioration durable de leurs conditions de vie.

Le directeur des opérations de la Banque mondiale a relevé qu’un grand nombre de personnes extrêmement pauvres restaient exclues de toute opportunité de mieux-être. Il était donc important pour le gouvernement de développer un système de filets sociaux permettant d’atteindre les plus vulnérables. La Banque mondiale a effectué dans ce sens une évaluation des filets sociaux pour apporter des soutiens à ces personnes vulnérables. Cette évaluation a montré que la couverture des filets sociaux était très limitée, la plupart des interventions comme les subventions aux produits pétroliers ne ciblant pas les plus pauvres, les interventions étant élaborées sous forme de programme temporaire et fragmentés et surtout financés par des ressources externes. Paul Noumba Um a souligné combien la crise que notre pays a connue avait aggravé la vulnérabilité de la population. L’insécurité alimentaire qui était déjà élevée, s’est amplifiée affectant particulièrement les plus pauvres et les plus vulnérables.

 

Dès la paix revenue, le gouvernement et la banque ont préparé le projet de filets sociaux financé à hauteur de 35 milliards Fcfa.  Ce programme, a-t-il annoncé, constitue le pilier d’un système national de filets sociaux. Le responsable de la Banque mondiale s’est dit sensible à la demande du gouvernement d’étendre la couverture du projet et s’est montré disposer à augmenter les ressources du programme. Mais Paul Noumba Um juge aussi nécessaire d’accompagner ce projet avec d’autres programmes pour permettre aux personnes ciblées de s’équiper.

 

La cérémonie a été également marquée par la remise symbolique d’un chèque de 27 millions destinés aux ménages de la Commune III.

F. NAPHO

 

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