La pratique de l’excision est ancienne en Afrique et au Mali. Mais elle compromet la vie et l’avenir de nombreuses filles à la fleur de l’âge et porte atteinte à leurs droits à l’intégrité de leurs personnes physiques. A l’occasion de la 14e édition de la journée internationale dédiée, au plan mondial, à la lutte contre les mutilations génitales féminines, les autorités maliennes, à la faveur de la cérémonie commémorative de l’événement, ont souligné l’urgence d’une prise de décision pour faire interdire l’excision sur toute l’étendue du territoire national.
La 14e journée internationale de la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF) des filles ou l’ Excision, a été célébrée le jeudi 9 février 2017 au Centre International de Conférence de Bamako (CICB) en présence de la Ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille, Mme Sangaré Oumou Bah, accompagnée par ses collègues de la Justice , Mamadou Ismaël Konaté ; le Représentant Résident de l’UNICEF au Mali, Fran Equiza ; le Parrain de la cérémonie, le Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Issaka Sidibé et l’invitée d’honneur, l’Epouse du Chef de l’Etat, Mme Kéïta Aminata Maïga. C’est en présence massive de militantes de la cause féminine au Mali.
Pour cette année, le thème retenu est: «Une loi contre les violences basées sur le Genre, un facteur de protection des Droits humains».
200 Millions de victimes de l’excision à travers le monde
Selon le Représentant de l’UNICEF, il y aurait 200 millions de victimes de la pratique de mutilation génitale féminine dans le monde. Et, si rien n’est fait légalement, d’ici à 2030, ce sont environ 15 millions de fillettes qui pourraient subir cette pratique d’excision par an. A ses dires, s’il n’y aura pas de loi pour lutter contre ce fléau, tous les efforts faits depuis des années sur la mise en œuvre de programmes ne pourront pas produire de résultats probants pour les filles, les femmes et les familles.
Au Mali, Franc Equiza estime que les chiffres sont alarmants. Selon une enquête démographique et de santé réalisée au Mali entre 2012 et 2013, 69% des filles âgées de 0 à 14 seraient victimes de l’excision contre 91% des femmes en âge de procréation (âgées de 15 à 49 ans).
Une pratique révoltante
Le Ministre Mamadou Ismaël Konaté a précisé que les images sur les mutilations génitales projetées sont révoltantes et obligent les dirigeants à prendre une loi pour lutter contre cette vieille pratique. Le Ministre dira que le corps de la jeune fille devient un objet de jeu. Et l’on s’amuse avec en oubliant qu’elle devient la femme de demain. «Le corps de la fillette est violé, violenté et humilié. La dignité de la femme est bafouillée et, pourtant, on est incapable de se passer de la femme», reconnait le Ministre Konaté qui indique qu’il s’engagera pour la prise d’une loi pour protéger cette dernière.
Les efforts du gouvernement
Pour sa part, la Ministre Oumou Bah a estimé que le thème de la cérémonie est évocateur. Pour elle, c’est le fruit d’une longue lutte, tant d’efforts, de sacrifices pour la promotion et la protection contre toutes les formes de violences en lien avec le genre. Par ailleurs, elle invite les autorités politiques à aller encore plus loin en adoptant une loi sur les violences basées sur le genre.
La Ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la famille n’a pas manqué de souligner les efforts du gouvernement dans le domaine juridique et règlementaire en adoptant la loi n°02-044 du 24 juin 2002 relative à la santé de la reproduction.
Care centre mobile
En marge de cette 14e édition de la journée mondiale de lutte contre l’excision, l’épouse du Président de la République, Mme Kéïta Aminata Maïga a visité dans la Cour du CICB un ‘’ CARE CENTRE MOBILE’’, en compagnie des cadres de son Cabinet, de Mme le Ministre de la Promotion de la femme de l’enfant et de la Famille et du Pr Seydou SOW, Conseiller Spécial auprès du Président de la République.
En effet, le ‘’Care centre mobile’’ ou encore ‘’Village Humanitaire Plug and Play’’ est un dispositif pliable, transportable, personnalisable et facile à déployer dans l’espace et dans le temps. Il est facilement transportable sur un camion plateau avec une autonomie en énergie (panneaux solaires). Il est également résistant aux intempéries climatiques, son implantation ne dure plus de dix heures de temps pour aussitôt être opérationnel.
Soulignons que cette nouvelle technologie d’utilité de proximité pour les populations vulnérables en général est ajustable aux besoins supplémentaires. Elle comporte des modules pouvant servir d’école, de centre médical pour l’Obstétrique, la pédiatrie, la vaccination prénatale et entre autres.
Enfin, il faut rappeler que cette nouvelle technologie fonctionne avec des panneaux solaires pour prendre en charge un réfrigérateur, une salle climatisée. Et, voilà qui peut être profitable à moins coût pour nos couches sociales les plus vulnérables et ou basées dans des zones très enclavées dont l’accessibilité économique à ces modules cités ci-dessus relève du parcours de combattant.
Amara BATHILY