Après plusieurs années de lutte clandestine contre le phénomène de la mendicité sur les grandes artères de Bamako, le ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord a décidé d’appliquer la loi dans toute sa rigueur. Pour ce faire, le département entend, à travers ses partenaires, privilégier la sensibilisation et l’information avant les mesures de représailles.
Le phénomène de la mendicité ne cesse de prendre de l’ampleur dans notre pays. De telle sorte que l’image de la capitale n’est plus la même depuis belle lurette. Pour circoncire la pratique et donner une fière allure à la capitale, le ministère de la Solidarité et de l’Action humanitaire et de la Reconstruction du Nord a décidé d’appliquer la loi interdisant la mendicité et l’incitation à la mendicité, particulièrement sur les grandes artères de la capitale malienne. La mendicité est punie par le Code pénal du Mali dans ses articles 183 et 184. Elle a été reprise dans la loi du 12 juillet 2012-023 et promulguée par les autorités de la transition. Pour en savoir davantage sur les dispositions prises par le département en charge de la question, nous avons approché Mme Goïta Astan Doucouré, Directrice régionale du développement social du district de Bamako. Selon elle, la mesure a été prise non pas pour interdire la mendicité, mais plutôt d’orienter la pratique de la mendicité dans le district de Bamako. « A longueur de journée, on voit faufiler entre les voitures : les mendiants, les talibés; les enfants de la rue. Il s’agit d’ordonner cette pratique-là. S’il y a lieu de mendier, il faut que cela se fasse dans les quartiers, conformément à la pratique ancestrale », a-t-elle précisé. Parlant des activités en vue pour un changement de comportement, elle fera savoir qu’ils entendent privilégier la sensibilisation et l’information. Pour ce faire, précisera-t-elle, le ministère de la Solidarité a recruté 60 stagiaires de l’Institut national de formation en sciences sociales (Infss) qui seront repartis dans les communes pour mener des actions de sensibilisation. Concernant les mesures d’accompagnement, elle a fait remarquer qu’il y a eu des mesures prises pour l’insertion socioprofessionnelle de certains. « Il y a un volet de financement des activités génératrices de revenus pour les mères de jumeau. Pour les talibés, un appui financier a été donné aux maîtres coraniques à travers leurs organisations faîtières », a-t-elle soutenu.
Contacté par nos soins, Gaoussou Traoré, secrétaire général de la Coalition malienne des droits de l’enfant (Comade), a confié que la loi qui punit la mendicité figure dans le droit pénal de notre pays et un décret d’application a été pris dans ce sens. Toutefois, il dira que cette loi n’a pas fait l’objet de large diffusion. «Il ne s’agit pas de lutter contre les mendiants, mais la pratique dégradante de la mendicité. Il faut que les gens reviennent dans les quartiers conformément à nos valeurs de solidarité traditionnelle », a-t-il souligné. Concernant l’implication des acteurs concernés, il dira que les leaders religieux ont été impliqués à savoir: l’Imama; le Haut Conseil Islamique; les coordinateurs du quartier. « Cette lutte ne peut pas aller sans la répression, mais on privilégie d’abord la sensibilisation et l’information en tenant compte de nos valeurs sociétales », a-t-il ajouté. Ainsi, il a invité la population à ne plus encourager cette pratique sur les voies publiques.
Boubacar SIDIBE
Avant toute chose/action, il faut des alternatives, des mesures d’accompagnement. Sensibiliser oui mais constituer une police communale pour palier à ce sort car les enfants doivent aller à l’école et les femmes apprendre un métier. Le problème est que même si une enveloppe est là, elle passe par des voies pas catholiques
vraiment la mendicite sur la voie publique devient un phenomene embarrassant dans ce pays…! il faut arreter cela…
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