Combattre la malnutrition par l’éducation notamment à travers l’introduction de la nutrition dans les programmes de formation sanitaire au Mali, c’est l’objectif que s’est assigné l’ONG Action Contre la Faim (ACF, Espagne) en collaboration avec la Croix Rouge Belge. Une conférence débat a été organisée à cet effet pour informer et sensibiliser sur l’importance de cette initiative dans la lutte contre la faim. C’était samedi 22 mars 2014 à l’INRSP sous la présidence du Dr Modibo de la division nutrition de la direction nationale de la santé en présence des représentants de la Croix Rouge Belgique et ceux des services centraux.
La malnutrition est un frein au développement. Le Mali, tout comme la plupart des pays au sud du sahara et principalement ceux du sahel, enregistre l’un des taux les plus élevés de la mortalité infanto-juvénile avec 176 pour mille naissances vivantes. La malnutrition serait associée à environ 54% de ces décès. Pour y faire face, il faut des ressources humaines qualifiées. Or, au Mali seulement 15 nutritionnistes sont recensés dans le domaine de la santé et dont le 1/3 travail en dehors du secteur public. Ainsi, pour combler ce gap, Action Contre la Faim (ACF, Espagne) plaide pour l’introduction de la nutrition dans les curricula de formation sanitaire.
Pour les initiateurs, beaucoup de progrès ont été fait dans le domaine de la lutte contre la malnutrition, mais aujourd’hui, il s’agit pour eux, d’introduire la nutrition dans les programmes des écoles de formations sanitaires.
Une initiative qui cadre bien, selon Dr Modibo de la division nutrition de la direction nationale de la santé, avec la politique nationale de nutrition. Il a salué l’ONG Action contre la Faim tout en réitérant la disponibilité des autorités à accompagner ACF international dans ses actions. Le Pr. Akory Iknane, Directeur général de la sécurité alimentaire des aliments (ANSSA), non moins professeur à la Faculté de Médecine et d’Odonto-Stomatologie était le principal conférencier. Dans une diapo, le Pr. Iknane a fait l’état des lieux de la malnutrition au Mali et à ailleurs. A l’en croire, la situation n’est guère reluisante. Selon, la dernière enquête nutritionnelle (Enquête SMART 2012 et SMART 2013) réalisée pour les régions sud du pays et le district de Bamako, en juillet-août 2013, les taux de malnutrition aiguë sont restés quasi stationnaires avec 8,6 de malnutrition aiguë globale (MAG), contre 8,9% ; la malnutrition aigue modérée 6,7% contre 6,6% et la malnutrition aigue sévère 1,9% contre 2,3% en 2013 et 2012.
Une situation préoccupante selon le Pr. Iknane qui nécessite des interventions en faveur de la réduction de la malnutrition, notamment à travers l’éducation.
Des échanges fructueux entre acteurs intervenant dans le secteur de la santé ont permis à l’assistance, l’importance de l’intégration de la nutrition dans les curricula de formation sanitaire au Mali.
Daouda T. Konaté
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