Lutte contre l’occupation anarchique des voies publiques et l’insalubrité dans le District de Bamako : La policière Ami Kane réussira-t-elle là où ses prédécesseurs ont lamentablement échoué ?

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Ami Kane

A Bamako, la capitale du Mali, la croissance démographique et l’urbanisation sont parmi les plus importantes en Afrique. Une situation qui n’est pas sans conséquences. Il s’agit entre autres des difficultés d’accès aux services sociaux de base, l’absence d’aires de stationnement pour les gros porteurs, la dégradation avancée des équipements et autres infrastructures à cause des pressions qu’ils subissent, l’insécurité, l’insalubrité, etc.  Du coup, la capitale malienne n’a plus de limite et a perdu son lustre d’antan. Une situation qui interpelle les autorités notamment les ministres de tutelles, les maires et le gouverneur du district de Bamako récemment nommé Mme Sacko Ami Kane qui a fait de la lutte contre l’occupation anarchique des voies publiques et l’insalubrité sa priorité.

La capitale du Mali, Bamako est en chantier. C’est le moins que l’on puisse dire. Depuis quelques années, nombreux sont des nouveaux quartiers qui ont été crées à cause de la croissance démographique et l’urbanisation que connait la capitale. Une  situation qui n’est pas sans conséquences face au laisser-aller des autorités dont certaines sont souvent citées  comme complices notamment les maires.

Les acteurs concernés en première ligne par cette situation sont les maires de Bamako et le nouveau gouverneur récemment nommé Mme Sacko Aminata Kane qui a inscrit la lutte contre l’insalubrité et l’occupation anarchique des voies publiques comme ses priorités à un moment où Bamako  s’apprête à accueillir le sommet Afrique-France.

Cela nécessite des mesures drastiques notamment le déguerpissement des occupants illégaux des espaces publics et de la voie publique. Il s’agit aussi de  déguerpir les personnes installées anarchiquement sur les trottoirs afin de rendre la circulation plus fluide. Toute chose qui fera qu’il  y’aura moins d’accidents selon un usager pour qui, cela s’impose afin d’assurer la fluidité de la circulation dans la ville de Bamako.

L’équation du  grand marché de Bamako

A Bamako, surtout au grand marché, il est très difficile de se frayer un chemin à moto ou en voiture à certaines heures de la journée à cause de l’occupation anarchique de la voie par les commerçants et des vendeurs à la sauvette. Face au laisser-aller qu’il y’a  à ce niveau, certains de ces commerçants n’hésitent pas à y installer des kiosques de fortune. Il y’a des vendeurs de toutes sortes d’articles, notamment des vêtements, des chaussures, des mèches, d’ustensiles de cuisine, de thé, de produits cosmétiques… etc.

Cela crée souvent des attroupements qui empêchent les usagers de la route de pouvoir bien circuler.

Même les grilles de protection bordant les grandes artères de la capitale sont souvent  utilisées pour accrocher des articles.

Au niveau de l’Assemblée Nationale, circuler relève du parcours de combattant pour les usagers de la route surtout pour les automobilistes qui sont souvent bloqués pendant longtemps avant de pouvoir se frayer du chemin au milieu des occupants anarchiques des abords de la route. Les trottoirs sont carrément occupés par des vendeurs et vendeuses de toutes sortes d’articles qui n’hésitent pas à occuper aussi la chaussée.

Au niveau de la Maison des artisans, c’est le désordre total car le trottoir  et une bonne partie de la route est occupée par les vendeurs d’articles divers. Ce qui occasionne très souvent des accidents à ce niveau sous l’œil indifférent et passif des autorités qui ont toujours échoué dans la mise en œuvre de mesures draconiennes contre cette situation.

La question a été discutée à l’Assemblée Nationale lors de sa séance plénière du jeudi 30 juin dernier où, il y’avait à l’ordre du jour l’examen du projet de loi de ratification de l’Ordonnance N°2016-004/P-RM du 15 Février 2016 portant  création de l’Observatoire  National des Villes. Certains députés ont dit tout haut ce que les Bamakois pensent tout bas. C’est le cas du député de Nara, Niamè Keita.

Pour l’honorable Niamé Keita, chacun doit assumer son rôle car l’insalubrité, l’occupation anarchique des voies publiques, des espaces verts  sont l’affaire de tous. Selon lui, personne ne veut porter le chapeau car c’est une décision impopulaire de faire changer les habitudes quotidiennes des Maliens.

A l’en croire, les textes ne manquent pas et la politique de la ville doit répondre à des normes. Seulement, il faut juste avoir le courage de les appliquer, a-t-il indiqué.

Mme Sacko Aminata Kane, récemment nommée gouverneur du District de Bamako a du pain sur la planche car elle s’est engagée contre l’insalubrité sous toutes ses formes. Nommée en en juin dernier en qualité de gouverneur de Bamako, elle s’est lancée le défi de changer le visage de la capitale malienne. Un défi qu’il lui sera difficile de relever car comme le dit un adage ‘’chassez le naturel, il revient toujours au galop’’.

(Souleymane Birama Minta, stagiaire)

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