Aujourd‘hui 6 février 2019 le Mali à l’image du reste du monde célèbre la journée internationale de lutte contre les mutilations génitales féminines /Excision. Et au Mali les plaidoyers sont intensifiés pour l’abandon de l’excision et la prise d’une loi allant dans ce sens, décideurs, religieux, conservateurs, Ongs restent à couteau tiré sur la question, à côte de cette divergence d’idées l’Ong Plan internationale Mali et les communautés au sein desquelles elles interviennent s’acheminent assurément vers l’abandon pure et simple de l’Excision .
L’Ong Plan international Mali a organisé du 28 janvier au 1er février 2019 une caravane médiatique sur le projet de promotion des initiatives en faveur de l’abandon de la pratique de l’excision). C’est dans ce cadre que les caravaniers ont sillonné le cercle de Barouéli (région de Ségou) notamment les communes de Konobougou, Sanando et Kalakè pour s’imprégner des interventions de Plan international Mali dans la lutte contre l’ excision.
Plan international Mali intervient à travers l’ERAD (projet de l’équipe de recherche et d’appui au développement) dans le cercle de Barouéli. Selon les résultats de l’étude de base réalisée par Plan en 2010, 85% des filles âgées de 0 à 5 ans sont excisées ; et l’évaluation finale de son projet dans ces communes réalisée en décembre 2016 a montré un recul de la prévalence chez la tranche d’âge de 0 -5 ans dans le cercle de Barouéli à 40,3%.
En effet dans le cercle de Barouéli sur les 40 villages couverts par Plan via ERAD 19 villages se sont officiellement déclarés avoir abandonné la pratique dans leurs villages, la 19ème signature qui a eu lieu à Sanando où une cérémonie a été organisée avec la participation du maire, du chef de village, du coordinateur d’ERAD, Allaye Guido ainsi que le représentant de Plan international Mali, le directeur adjoint de l’Unité de Barouéli Ibrahim Thianzé Bolezogola.
Le maire et le Chef du village de Sanando explique leur engagement pour le bien–être de la santé de leurs femmes et filles, selon eux ils optent pour l’abandon de l’excision pour préserver leurs femmes des complications de l’accouchement et autres difficultés liées à ladite pratique. En guise d’engagement, le village a décidé de sanctionner toute personne qui continuera la pratique avec une amende d’environ 50 000FCFA et d’une exclusion aux décisions de la communauté.
Dans le village de Tissala à quelques km de Sanando , l’espoir reste de mise car sans pour autant avoir abandonné la pratique, les habitants hommes comme femmes, se disent conscients des méfaits de l’excision et se prononcent en faveur de son abandon. A la commune de Kalakè dans le village de Della les communautés sont favorables à l’abandon, un changement qui découle des nombreuses sensibilisations menées par l’équipe d’ERAD.
Abandon de l’Excision et Plan international Mali, un mariage de longue date
Selon Diallo Fatoumata Ibrahim Samaké, la chef de programme de lutte contre les MGF précisément l’excision à l’Ong Plan international Mali , c’est depuis 1996 que l’Ong travaille pour l’ abandon de la pratique des MGF et ce bien avant la création de la direction du Programme Nationale de lutte contre l’ excision.
A ses dires Plan International Mali travaillait avec le comité national d’abandon des pratiques néfastes et d’autres partenaires via cette synergie est née la direction nationale de lutte contre les MGF (PNLE) en 2002. Des années 1996 à aujourd’hui, où l’Ong a effectué ses premiers pas à Kati , Banaba, Bankas, Bandiagara , Sikasso, Kita, Kangaba Fana, Niono du Sahel, Kangaba, bankas, Barouéli . Actuellement la phase II du projet de Plan Internationale Mali couvre 3 cercles dont Kangabas , Kati dans la région de Koulikoro, Baroélé dans la région de Ségou.
Pour bien mener ses missions l’Ong travaille en partenariat avec le ministère de la femme et de l’enfant, les structures sanitaires nationales, les populations et elle a recruté deux Ong ERADE et GAZ-Mali pour la mise en œuvre des activités communautaires.
Des centaines de millions investis dans la lutte contre l’excision au Mali
Des centaines de millions sont annuellement mis à disposition par l’Ong sur le plan national pour couvrir le programme MGF (PNLE et les communautés). Pour cette année ceux sont 180 millions investis pour la lutte, un financement reparti entre le PNLE et le niveau communautaire selon la Chef de projet FGM de Plan international Mali.
Un investissement que ne regrette pas l’Ong à en croire Madame Diallo Fatoumata I Samaké quand on sait leur satisfecit en termes d’abandon de 1996 à ce jour. En effet sur 180 villages couverts il a été signalé 87 abandons ; et avec la phase II des résultats satisfaisants ont été observés dans le cercle de Barouéli en somme Plan a obtenu de 99 villages une déclaration solennelle d’abandon de la pratique de l’excision.
Mais sur l’Ong se félicité de la démystification de l’excision désormais devenu pour les communautés, un sujet anodin et dans les villages notabilité, femmes, hommes et spécialistes échangent sans crispation.
Khadydiatou SANOGO/Maliweb.net