Lutte contre les violences faites aux enfants : Une stratégie nationale en gestation

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Les vendredi et samedi derniers, le 1er forum national sur les violences sexuelles faites eux enfants s’est tenu au Centre International des Conférences de Bamako. La rencontre, présidée par la Ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Maïga Sina Damba, a regroupé un panel d’experts dont essentiellement des juristes, sociologues et responsables de la société civile. Des recommandations importantes ont été certes énoncées, mais après le constat désolé d’une carence de stratégie nationale.

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Organisé par l’association S.O.S enfants victimes des violences, le forum a enregistré également une participation significative des associations intervenant dans le cadre de la défense et de la protection des droits de la petite enfance. On note, entre autres, la participation de la fondation pour l’enfance, Enda Mali et le centre d’accueil et d’écoute pour les enfants en situation difficile.

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Pernicieuse, la violence faite aux enfants est susceptible de prendre plusieurs formes. Il peut s’agir d’un mauvais usage, d’un usage excessif, d’une injustice ou tout simplement d’un mauvais traitement à l’égard d’une personne qui n’est pas en état de se défendre, indique un document de presse. Parmi toutes ces violences dont l’enfant est susceptible, la violence sexuelle prend aujourd’hui des proportions très inquiétantes dans notre société. D’où les raisons de cette rencontre qui a été décidée pour tenter de cerner les causes de cette pratique et identifier des pistes pour mieux la circonscrire.

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« Les violences sexuelles faites aux enfants sont réelles et prennent des proportions inquiétantes dans notre pays », a martelé, dans son discours d’ouverture, Ami Kane, le commandant de la brigade des mœurs, et présidente de l’association SOS enfants victimes de violences. Selon elle, cette ignoble pratique orchestrée par des adultes, se fait généralement sur des enfants en rupture familiale et sociale ; sur des enfants travailleurs, des enfants en conflit avec la loi ; des enfants déficients mentaux ; ou tout simplement les filles migrant…

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Pour le commandant de la brigade des mœurs, les statistiques sont là pour nous convaincre de la gravité de la situation : « Sur les trois dernières années, la brigade de la protection des mœurs a enregistré 199 cas d’abus sexuel sur des mineurs parmi lesquels 69 cas sur des enfants de 0 à 13 ans ; 48 cas sur des enfants âgés de 13 à 15 ans et 02 cas d’attouchement sexuel sur des bébés de moins de 06 mois ».

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Rappelant la gravité des conséquences de telles violences sur les enfants (traumatisme, échec scolaires, prostitution, Ist /vih/sida, grossesses non désirées, abandon d’enfants…), la présidente de S.O.S enfants victimes de violences a attiré l’attention des participants sur l’extrême urgence qu’il y a à agir aujourd’hui pour freiner une telle dépravation de nos mœurs.

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En clôturant les travaux, le Chef de cabinet du ministre de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, Kadidia Diarra a félicité les initiateurs de ce forum qui a été un moment d’échange franc sur un fléau qui gangrène notre société. Pour elle, outre les maisons closes et les bars et hôtels qui favorisent cette pratique sexuelle sur les enfants, il y a aussi et surtout la démission des parents qui constitue aujourd’hui une des causes profondes du phénomène.

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Dans ses recommandations, le forum qui a eu le mérite d’engager le débat sur une question que beaucoup évitaient jusque-là d’aborder publiquement, a invité les participants d’abord à travailler pour que soit renforcées l’information et la sensibilisation sur le fléau,  au sein de la population; ensuite à œuvrer à mettre en place un cadre de concertation entre les différentes associations intervenant dans ce domaine.

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Mais le plus important, c’est lorsque le forum recommande que soit réalisée une étude nationale sur la prévalence de la violence sexuelle faite aux enfants en vue de dégager une stratégie nationale de lutte contre le phénomène.

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C’est une mesure opportune si l’on sait l’ampleur du phénomène au Mali. Tout le monde garde en mémoire l’histoire de ce ressortissant français qui abusait des jeunes garçons, moyennant quelques pièces de monnaie. Ironie du sort, ce pédophile qui opposait une résistance lors de son arrestation a même osé levé la main sur la commissaire Ami Kane chargée de conduire les hommes sur le théâtre des opérations. Cette même Ami Kane qui se retrouve présidente de l’association SOS enfants victimes de violence, sait donc de quoi elle parle. Son expérience professionnelle la prédispose à monter au front dans ce combat contre les violences faites aux enfants.

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Récemment aussi, la presse a largement relayé les activités délictueuses d’un pseudo – féticheur tombé dans les filets du commissariat du troisième arrondissement, après des plaintes de parents relatives au viol de leurs enfants. La police l’a finalement pris en flagrant délit.

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A l’instar donc de tous les pays du monde, les violences faites aux enfants – dont essentiellement la pédophilie – ont atteint une ampleur vraiment inquiétante au Mali. On en parle et reparle tous les jours, sans jamais se décider à intégrer cette donne dans les politiques de promotion de l’Enfance au Mali. Ce forum aura donc permis de mobiliser les énergies en ce sens. Alors, s’annonce un sale temps pour les pédophiles !

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Oumar Diamoye   

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