C’est dans le cadre du Projet «Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le genre en Afrique de l’Ouest», mis en œuvre au Mali par la CAFO pour l’Institut Panos Afrique de l’Ouest (IPAO), sur financement de l’Union Européenne pour une durée de trois ans, que s’est inscrit l’évènement.
Les objectifs de la campagne sont clairs, dira la Présidente de la CAFO, Mme Oumou Touré, au début de l’activité. Il s’agit très spécifiquement d’organiser une mobilisation nationale contre les VBG et de sensibiliser le grand public et les décideurs sur la question. Malheureusement, dans notre pays, l’actualité récente montre à suffisance l’impérieuse nécessité de ce type de mobilisation sociale.
D’où l’organisation par la CAFO de cette journée, qui fut riche en témoignages et a permis à l’assistance d’être informée par des spécialistes de l’état de la législation nationale et internationale en la matière. Wildaf Mali et l’Association des juristes maliennes se sont en effet appliquées à expliquer les textes et les voies de recours existants, de même qu’à mener un plaidoyer pour que les victimes de VBG soient plutôt écoutées et épaulées que discriminées et ostracisées lorsqu’elles veulent réagir.
Cette mobilisation se déclinera en plusieurs activités, parmi lesquelles la publication de brochures, articles de presse et affichettes et la conception et la diffusion de spots audiovisuels valorisant les témoignages oraux des victimes et de leurs défenseurs.
Entourée du représentant du Maire de la Commune III du District de Bamako, Ousmane Camara, de la Coordinatrice de la Cafo dans la Commune, Mme Diallo Mariam, et des spécialistes de Wildaf Mali et de l’AJM, Oumou Touré a placé l’évènement dans son contexte, non sans rendre un hommage mérité aux doyennes du combat pour le droit des femmes au Mali qui avaient fait le déplacement, ainsi qu’à la nombreuse assistance et à la presse.
Dans son mot liminaire, elle rappellera une vérité qui fait mal, la méconnaissance par la plupart des Maliennes, y compris les plus éduquées, des textes législatifs et réglementaires pertinents en matière de lutte contre le VBG et de promotion des femmes. D’où l’adhésion de la CAFO et de ses partenaires au projet, afin de mobiliser le maximum de femmes leaders, membres de la Coordination ou pas, pour relayer les informations et mobiliser au maximum la population sur la question.
Le recours aux langues nationales étant l’usage à la CAFO, Mme Fanta Kamissoko s’attèlera à traduire le message dans le bamanan kan le plus vulgarisateur possible, exhortant ses sœurs et ses filles, aux côtés de ses frères et des ses fils, à s’impliquer véritablement pour faire disparaitre au Mali les VBG, quelles que soient les justifications que l’on y trouve, traditionnelles, culturelles ou religieuses, afin d’y mettre fin et d’éviter des décès, handicaps et autres souffrances inutiles aux femmes et à leurs enfants.
Le sérieux n’étant aucunement l’ennemi du divertissement, outre un repas pris en commun, l’assistance a également profité des intermèdes musicaux pour esquisser quelques pas de danse. C’est dire que la journée fut belle!
Ramata Diaouré