Vendredi 03 juin 2022, les femmes du Mali ont organisé une marche silencieuse pour montrer leur mécontentement face aux violences faites aux femmes et aux filles. C’était en présence de plusieurs femmes membres de la société civile entre autres.
Sina Damba, porte- parole de la marche et ancienne ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, dira dans une déclaration qu’elles sont réunies au Monument de la paix pour montrer leur mécontentement et lancé un cri du cœur aux autorités de la transition, traditionnelles et coutumières, à toutes les organisations face aux nombreux assassinats et maltraitances contre la femme. «Nous sommes conscientes, considérant notre rôle d’actrices incontournables dans le processus, de procréation et de maintien des familles ; nous sommes déterminées à jouer un rôle dans le processus de refondation du Mali en cours », a-t-elle expliqué. Avant de rappeler que d’avril 2022 à mai 2022, 4 cas de viol, d’assassinat de femmes ou d’autres coups de blessures ont été enregistrés. Le 13 avril 2022, le corps d’une jeune dame enveloppé dans un drap a été découvert à Lafiabougou ; les internautes ont été surpris par l’image d’un chef de famille frappant son bébé de 08 mois presque à mort. Le 29 avril 2022, le monde des enseignants et les Maliens ont été indignés par l’assassinat de Ouattara Ramata Togola. Dans la nuit du 08 au 09 mai, aux environs de 4h du matin, Aicha Barry, caporale de la Garde nationale, a été retrouvé calcinée dans sa chambre alors qu’elle était avec son fiancé.
« Face à ces crimes crapuleux et inimaginables, nous, femmes du Mali, condamnons avec la dernière énergie toutes ces grandes violations des droits des femmes, des jeunes filles et garçons », a-t-elle ajouté.
« Nous déplorons que certains suspects puissent s’échapper à la justice depuis la garde à vue ; toute chose qui rajoute à la douleur de la famille en deuil », dira-t-elle. « Pendant longtemps, notre société a été sourde aux cris d’alarme, aveugle aux souffrances faites aux femmes et aux filles. Notre société n’a pas écouté les femmes victimes de violences sous les yeux impuissants et innocents de leurs enfants », déplore-t-elle.
Toujours dans la déclaration, Sina Damba explique que les VBG restent un fléau, faits de société cruels, insupportables. « C’est pourquoi nous nous sommes mobilisées pour implorer notre société, nos décideurs à tous les niveaux, afin qu’ensemble nous puissions développer des stratégies pour y faire face. Nous sollicitons une meilleure protection des femmes et des filles par des structures chargées de la prise en charge des femmes, des filles dans la diligence des enquêtes et la traduction des présumés auteurs devant les juridictions compétentes », ont-elles proposé. Avant d’ajouter qu’elles sollicitent en plus une législation qui incrimine les auteurs et complices des violences, et singulièrement celles faites aux femmes et aux filles. Les femmes du Mali ont demandé aux autorités traditionnelles et religieuses leur implication. Elles concluent que toute vie humaine est sacrée et mérite une protection.
Fatoumata Fofana