Faire des femmes la cheville ouvrière de la lutte contre la prolifération des armes légères, est le pari que s’est lancée la Commission nationale de lutte contre ce fléau présidée par le général de brigade Coulibaly Kani Diabaté. Le sujet est au centre d’un atelier qui s’est ouvert hier dans les locaux du secrétariat général de la présidence de la République. La session, organisée par la Commission à l’intention des femmes leaders, a pour thème : « Rôle des femmes dans la gestion de la problématique des armes légères au Mali ».
La cérémonie d’ouverture était présidée par le secrétaire général de la Présidence, Ousmane Sy.
Plusieurs personnalités féminines, dont trois ministres – Mme Alwata Ichata Sahi (Famille, Promotion Femme et Enfant), Dr Diallo Deidia Mahamane Kattra, (Emploi et Formation professionnelle) et Mme Diané Mariam Koné (Elevage et Pêche) – ont assisté à la cérémonie. On notait aussi la présence de Mme Oumou Touré, vice-présidente de la Commission dialogue et réconciliation et des responsables de plusieurs organisations féminines.
L’organisation de cette session participe de la mise en œuvre de la convention de la Communauté économique des Etat de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur les armes légères. La rencontre vise à expliquer aux femmes leaders le rôle qu’elles doivent jouer en tant que maîtresse de la cellule familiale dans la lutte contre la prolifération des armes légères.
La cérémonie a débuté par la projection d’un film documentaire qui a briefé l’assistance sur le phénomène des armes légères, et sur la mobilisation des acteurs dans la sous-région qui a abouti à la signature de la convention. Selon Mme Coulibaly Kani Diabaté, ce protocole est un instrument juridique contraignant que notre pays a ratifié en 2006. Pour sa mise en œuvre, tous les pays concernés se sont dotés d’un point focal.
Le général Kani Diabaté a rappelé que notre pays vient de subir l’agression de rebelles et de djihadistes qui, dans leur débandade, ont intégré dans leur mode d’action la pose de mines sur les grands axes routiers.
«Nous avons la responsabilité d’agir vite pour baliser le terrain afin d’avoir le point de la situation des armes dans cette zone » a-t-elle ajouté. Evoquant des zones infectés, confrontés à toutes sortes de trafics, l’officier général expliquera que « notre action contribuera à une reprise normale des activités nécessaire à la vie des populations, à savoir, les travaux champêtres l’élevage et l’usage des voies de communication et d’évacuation des produits ».
Preuve de l’importance qu’il accorde à la lutte contre les armes légères, notre pays a retenu ce volet comme une des priorités de son Plan d’action de relance et parmi les priorités adoptées lors de la conférence des donateurs sur le Mali à Bruxelles en mai passé.
Le secrétaire général de la Présidence, Ousmane Sy, a relevé que la prolifération des armes légères est un thème crucial qui concerne la vie de tous les jours. L’ampleur de la prolifération de ces armes ne doit plus être négligée, les conséquences de leur circulation sur la sécurité individuelle et collective n’étant plus à démontrer. « Les derniers évènements illustrent parfaitement la dangerosité de ces armes sur notre territoire. Nous devons tous nous mobiliser pour une bonne organisation afin de contrôler la circulation de ces armes », a invité le secrétaire général de la Présidence, saluant l’implication des femmes leaders dans l’éradication de ce fléau.
Lougaye ALMOULOUD