Un arrêté du ministère de l’Economie daté du 8 mars gèle pour six mois renouvelables “les biens et ressources économiques” d’Iyad Ag Ghaly, à la tête du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM ou JNIM suivant l’acronyme arabe), et Amadou Kouffa, chef de la Katiba Macina, dans la même alliance.
Quatre autres hommes sont visés : Alghabass Ag Intalla, Bilal Ag Acherif, Fahad Ag Almahmoud et Achafagui Ag Bouhada, des chefs de la rébellion touarègue qui a repris les armes contre l’Etat malien en 2023. Le décret présente ces derniers comme membres ou alliés du JNIM. Les incidences concrètes du gel de leurs avoirs ne sont pas claires.
Ils sont tous décrits comme de nationalité malienne et résidant habituellement au Mali, sauf Bilal Ag Acherif, Malien mais né au Burkina Faso. Son lieu de résidence habituelle n’est pas indiqué. Tous sont accusés d’”actes de terrorisme”, “financement du terrorisme”, “atteinte à l’intégrité du territoire” ou “association de malfaiteurs”.
Les six hommes, qui ont une longue histoire d’engagement armé contre l’Etat central, figuraient déjà sur une liste de personnes visées par l’ouverture d’une enquête judiciaire annoncée le 28 novembre par la justice malienne pour les mêmes motifs. Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique, aux violences des groupes proclamés d’autodéfense et au banditisme.
La crise sécuritaire se double d’une crise humanitaire et politique profonde. Le pays est dirigé par des colonels à la suite d’un double coup d’Etat en 2020 et 2021. La rébellion indépendantiste à dominante touareg qui avait signé un accord de paix en 2025 a repris les hostilités dans le nord l’an dernier.
Issa SANTARA