Dans le cadre de la lutte contre le Sida, le Syndicat Libre de la Magistrature (SYLIMA) en collaboration avec le secrétariat exécutif du Haut conseil national de lutte contre le Sida (HCNLS) organise depuis mardi, un séminaire sur les « enjeux juridiques et judiciaires des politiques et pratiques relatives au VIH-SIDA ».
L’ouverture officielle de la session qui s’est déroulée dans la salle de conférence du Gouvernorat du District de Bamako était présidée par le président de la Cour suprême, Nouhoun Tapily. C’était en présence du secrétaire exécutif du HCNLS, Malick Sène, du président du SYLIMA, Hamèye Founé Mahalmadane, de représentants des organes juridiques et judiciaires. Le séminaire se propose de former les magistrats à mieux cerner leur rôle et leur responsabilité dans la lutte contre le Sida. La connaissance et la maîtrise des enjeux liés au VIH par les magistrats et les juges deviennent un enjeu central et stratégique pour le programme national de lutte contre le Sida, a indiqué Malick Sène. Ces enjeux juridiques des politiques et des pratiques relatives au VIH–Sida sont nombreux et nécessitent de tenir compte des aspects genre, a-t-il précisé. En effet l’intégration transversale du genre et des droits humains dans les interventions de la lutte contre le VIH et le Sida, a commencé depuis 2010. Au-delà des programmes d’information, d’éducation et de sensibilisation, l’application effective de la loi 06-028 du 28 juin 2006 sur la prévention, la PEC et le contrôle pourrait être d’un apport certain, a-t-il estimé. La lutte contre ce fléau, précisément par la promotion des droits humains, se gagnera dans la durée, la constance et le degré d’engagement, a indiqué le secrétaire exécutif du HCNLS en annonçant que les recommandations formulées par les magistrats au cours ce séminaire, pourront constituer la base d’une future collaboration entre sa structure et le SYLIMA et, même, déboucher sur des lois et règlements.
Le mois de décembre sourit au SYLIMA et coïncide aussi avec le mois consacré à la lutte contre le VIH/Sida, a noté Hamèye Founé Mahalmadane en réitérant le souci du syndicat d’améliorer les connaissances de ses membres et de tous acteurs de la justice par la formation continue. « Les soubresauts de l’affaire du médecin palestinien et des cinq infirmières bulgares de l’hôpital pédiatrique de Benghazi accusés d’avoir volontairement inoculé le virus du Sida à 426 enfants libyens doivent finir de convaincre les sceptiques que dans le domaine de la lutte contre le Sida, les juristes aussi ont leur mot à dire » a-t-il rappelé. Les juristes et les magistrats se doivent de prendre part à cette lutte implacable au moment où notre pays entreprend de réduire le taux d’infection et de décès par le Sida. La formation, a précisé Hamèye Founé Mahalmadane, va abordé un large éventail de thèmes : le Droit criminel du VIH-Sida, les normes de l’OIT et VIH-Sida, Rôle et responsabilités des acteurs de la justice dans l’accompagnement des personnes affectées par le VIH-Sida, VIH-Sida et mesures et Droits de l’homme et l’état de la jurisprudence des juridictions maliennes en la matière. Le président de la Cour suprême, Nouhoun Tapily, est lui aussi persuadé que les magistrats doivent participer à la lutte contre le Sida afin de contribuer d’une manière ou d’une autre à la réduction de ce fléau. Les personnes vivant avec le VIH-Sida sont des personnes à part entière, elles ont droit à la protection de la loi et de la justice. Nouhoun Tapily a, par conséquent, demandé aux participants de s’imprégner de la formation afin que les enseignements portent fruit.