Le mariage d’enfants, union formelle ou informelle où une ou les deux parties ont moins de 18 ans, affecte les garçons et les filles, bien que les filles soient, de manière disproportionnée, les plus touchées.
L’immaturité physique, émotionnelle et psychologique de ces jeunes-épouses résulte souvent de l’incapacité physiologique de nourrir un fœtus et d’accoucher d’un nouveau-né, et de l’incapacité psychosociale et émotionnelle de refuser les rapports sexuels, d’obtenir des soins de santé qualifiés, de détecter des maladies, d’allaiter et de prendre soin des nouveau-nés. Plus précisément, il en résulte souvent des grossesses à hauts risques, un faible poids à la naissance, l’anémie, la malnutrition, l’infection, la maladie et la mort.
Les adolescentes, qui sont enceintes ou s’occupent d’un nouveau-né, mettent elles-mêmes et leurs enfants à un risque significativement plus élevé de maladie et de décès. Dans le monde, la grossesse est la deuxième cause de décès chez les adolescentes. La grossesse des adolescentes est associée à l’accouchement prématuré, à la mort à la naissance, à la détresse fœtale, à l’asphyxie à la naissance, à l’insuffisance pondérale à la naissance, à la fausse couche et à la mortalité maternelle et néonatale. Les décès à la naissance et au cours de la première semaine de vie sont 50% plus élevés chez les bébés nés de mères de moins de 20 ans, et, généralement, plus la mère est jeune, plus les risques sont grands.
La campagne globale : qu’est-ce que c’est et pourquoi maintenant ?
Les objectifs de développement durable sont au cœur de ce programme, qui comprend un appel à la communauté internationale pour mettre fin aux abus, l’exploitation, au trafic et à toutes les autres formes de violence contre les enfants.
La campagne de World Vision vise à catalyser un mouvement mondial de personnes engagées à protéger les enfants de la violence et à créer des environnements sûrs pour que les enfants bénéficient d’opportunités d’éducation, de santé et nutrition, de moyens de subsistance afin d’atteindre leur plein potentiel.
Elle comprend un ensemble d’activités de plaidoyer et de programmation à l’endroit de toutes les couches de la population pour mettre fin à la violence à l’égard des enfants afin de questionner et modifier les attitudes, les croyances et les comportements qui tolèrent la violence contre les enfants.
Quels sont les messages clés de la campagne?
Eliminons le mariage des enfants et donnons-leur un meilleur départ dans la vie pour que chacun atteigne son plein potentiel. Changeons et agissons, protégeons nos filles en créant et en appliquant nos politiques pour éliminer le mariage des enfants.
Chaque enfant a le droit d’être un enfant, de jouer, d’être éduqué, d’être en bonne santé et de nourrir l’espoir d’un avenir heureux. Ne les privons pas de leurs droits. Changeons de comportement, éliminons le mariage des enfants.
La violence contre les enfants coûte des milliards de dollars au monde, ralentit la croissance économique et engendre des conséquences négatives pour la santé, l’éducation et le développement émotionnel. Le mariage des enfants est une violence contre les enfants, éliminons-le.
Suite à tous ces constats et remarques, des recommandations de World Vision au gouvernement du Mali ont été formulées. Il s’agit de réviser l’Article 281 du Code des Personnes et de la Famille et fixer l’âge légal du mariage des filles à 18 ans, de formaliser l’intégration de la Santé Sexuelle et Reproductrice dans le curriculum scolaire, d’améliorer l’accès des filles à l’éducation de qualité et, enfin, créer et renforcer le dialogue entre les leaders religieux, le gouvernement et les communautés sur l’élimination du mariage des enfants.
Fatoumata Mah Thiam Koné
Source l’Indépendant