Pour ses efforts consentis dans la lutte contre la malnutrition en 3è région administrative, précisément dans la commune urbaine de Sikasso et dans la commune rurale de Diomatene, l’Association malienne pour le développement communautaire (AMADECOM), un partenaire de mise en œuvre du consortium d’ONG Right2Grow, est beaucoup plus sollicitée par des autorités et populations de la localité. En effet, le fléau de la malnutrition frappe les populations, notamment les enfants, et l’AMADECOM est belle et bien partie en sauveur avec comme objectif principal d’éradiquer la malnutrition sous toutes ses formes à Sikasso comme dans plusieurs autres régions du pays.
Selon le 4è adjoint au maire chargé de la santé, de l’éducation et de la culture, Adama Ballo, la question fondamentale se situe au niveau de la nutrition des enfants dans la commune urbaine. Il affirme qu’ils recensent au minimum 30 enfants malnutris dans les 12 CSCOM par mois et en fonction des saisons. « Pendant certaines saisons, nous enregistrons plus de malnutritions aiguës, par contre nous enregistrons plus de malnutritions modérées pendant d’autres saisons. Il existe souvent des cas de malnutrition aiguë qui nécessitent d’immobiliser l’enfant pendant un temps au CSCOM. Nous sommes conscients de l’existence des problèmes d’hygiène et d’eau », a-t-il précisé.
Par ailleurs, le maire a évoqué des problèmes liés à l’eau quand on sait que la nutrition et l’eau sont deux éléments qui vont ensemble, très importants, nécessaires dans la vie de l’Homme dont l’une ne peut pas aller sans l’autre, avant de plaider pour la réalisation d’adductions d’eau dans des localités. Par conséquent, selon lui, À M’Prodjoula, on ne peut pas avoir un puits traditionnel à cause de la qualité de leur sol. Or dans les villages, les femmes prennent l’eau des mares, des rivières et la donnent directement aux enfants surtout quand elles sont occupées dans les champs. Aussi, il y a pléthore dans nos groupes scolaires. Par exemple au Groupe scolaire Mamassoni 1 780 élèves sont répartis dans 3 salles de classe en dur et 3 autres salles en banco. En plus, l’établissement manque de point d’eau. Toutefois, la mairie a ciblé quelques villages où le problème était aigu et a réalisé des forages dans ces villages. Il s’agit pour la mairie de permettre à la population d’avoir au moins de l’eau propre dans les cuisines et de l’eau pour se laver les mains. La ville est peuplée mais les gens ont gardé l’esprit du village.
La question de nutrition n’est pas prise en compte dans le PDSEC de la mairie. Mais, il y a la question de secours d’aide à l’indigence qui est prise en compte. C’est dans cette question qu’une sous-ligne est tirée pour spécifier le cas des enfants malnutris. Pour que la question soit prise en compte dans le PDSEC, estime-t-il, il faut une sensibilisation de la population pour qu’elle prenne conscience de la problématique et l’exprime comme priorité lors de l’élaboration du PDSEC, avec 1700 déplacés à Sikasso dont 600 enfants.
Le programme doit mettre plus d’accent sur les écoles que les centres de santé. En plus, il faudrait les faire comprendre qu’ils doivent consommer ce qu’ils produisent. Parce ce que c’est paradoxal qu’il y ait de malnutrition à Sikasso. La réalité, c’est la population vend ce qu’elle produit.
Pour la secrétaire générale de Yelen Koura, Chata Ouattara, les populations ont tiré beaucoup de bénéfices dans la collaboration avec AMADECOM. Avant de préciser que l’ONG leur a beaucoup aidé dans lutte contre la malnutrition des enfants; dans la formation aux techniques de lutte contre la malnutrition. Ce qui leur permet actuellement d’organiser des causeries pour sensibiliser les autres femmes ainsi que les hommes du village.
Actuellement, la manière dont les femmes s’occupaient des enfants a beaucoup amélioré. Elles maîtrisent les bonnes techniques d’allaitement des enfants. Aussi, AMADECOM les a formé aux activités génératrices de revenus.
Quant à la présidente de l’ASACO de Diomantene, Madame Konaté Fatoumata Ouattara s’est énormément réjouie de ce programme sur la malnutrition qui vient à point nommé avec l’appui constant de l’AMADECOM. Elle affirme aussi que son service mène le combat contre la malnutrition depuis plusieurs années, avec beaucoup d’enfants malnutris bien qu’ils aient des terres fertiles. Parlant des causes de cette malnutrition, Madame Konaté pense que celle-ci est causée par les activités maraîchères que les femmes pratiquent. Parce que si leurs travaux commencent, les femmes laissent les enfants derrière elles à la maison du coup, les enfants n’ont pas accès aux nutriments nécessaires à leur croissance. Toujours selon lui, les enfants ont même du mal à bien téter pendant cette période.
« Depuis l’arrivée du programme Right2Grow, nous sommes sur les pieds pour disséminer les pratiques prônées par le programme », a-t-elle- dit.
De son côté, la maire de Diomantene Sanogo Kadidiata Coulibaly a aussi affirmé que depuis l’arrivée du programme Right2Grow, les femmes ont suffisamment été outillées afin qu’elles puissent mieux sensibiliser la population sur le fléau pour gagner le combat tout en formant aussi les femmes sur la transformation des produits locaux.
Selon Bakary Bengaly de la coopérative Djiguifa, l’arrivée de Right2Grow a changé beaucoup de choses dans leur village. Grâce aux sensibilisations du programme, la manière dont les femmes donnaient à manger aux enfants a beaucoup changé. Si les femmes pensaient que remplir l’assiette de l’enfant est synonyme de bonne alimentation, aujourd’hui cette perception a changé avec l’arrivée de Right2Grow. Elles ont compris que c’est plutôt une question de qualité et de méthode que de quantité. Beaucoup de formation sont prévues en perspective.
La présidente de l’association Dunkafa Minata Ouattara témoigne également que le programme leur a suffisamment formé sur les techniques de préparation de bouillie à haute valeur nutritive. Depuis cette formation, les femmes préparent la bouillie pour les enfants au CSCOM avec la farine que le programme leur a apporté.
« Avant l’arrivée du programme, nous préparions nos bouillies à base de maïs écrasé en petite graine. Ce qui n’avait pas assez de valeurs nutritives. Mais, le programme nous a formé sur la transformation de notre maïs en farine à haute valeur nutritive. Nous voyons aujourd’hui l’impact de ces bouillies surtout sur les enfants malnutris », a-t-elle apprécié.
Youba