Malgré la bonne volonté de l’Etat et partenaires à leurs côtés pour mener de façon implacable la lutte contre la malnutrition, les résultats restent en deçà des attentes. C’est ce constat triste qui se dégage à Nossombougou (avec 32691 habitants) et à Ouolodo (16788 habitants), deux communes rurales du cercle de Kolokani où intervient l’ONG Œuvre Malienne d’Aide à l’Enfance du Sahel (OMAES), dans le cadre de l’exécution du projet Right2Grow du programme World Vision, financé par les Pays-Bas. C’était le mardi 21 décembre 2021, lors de la Caravane de presse des membres de l’Alliance des Journalistes maliens en faveur de la Nutrition et de la Sécurité Alimentaire (AJM NSA), financée par l’OMAES.
Il s’agissait pour les journalistes, d’apporter leur contribution dans la lutte contre la malnutrition, de s’enquérir de la situation nutritionnelle des enfants qui ont un retard de croissance; voir quelles sont les difficultés des acteurs au niveau des Centres de santé communautaires (Cscom(, les Mairies, les groupements féminins, et ce qu’il y a lieu de faire à Nossombougou et Ouolodo. Dirigés par Karounga Doumbia, point focal Omaes à Kolokani, les jourlaistes se sont entretenus avec les chefs des villages, associations féminines, autorités communales, responsables de Cscom, autres partenaires intervenant dans le domaine de la nutrition.
Au Cscom de Nossombougou, des échanges avec Dr. Gassama Abdoulaye, chargé de nutrition, il ressortir que le tableau de la situation nutritionnelle n’est pas reluisant. Il est au rouge pendant la période de soudure. A cette période de l’année, a-t-il dit, le nombre d’enfants malnutris est sévère, aigu, modéré. C’est la remarque pertinente qu’à fait ressortir sa consœur de Ouolodo, Mme Diarra Cécile Diarra, Directrice technique du Cscom. Autre point sur lequel les deux représentants de l’Etat sont d’accord, c’est le peu d’aliments que l’Etat et les partenaires donnent. «Quand les intrants qu’on nous donne pour distribuer sont finis, on ne retourne pratiquement pas à la case de départ. C’est pourquoi il serait bien que cela soit régulier pour éviter la rupture de stock», ont-ils dit. Ils ont aussi insisté sur plus de sensibilisation pour prévenir afin d’éviter les situations désagréables et donner la chance à tous les enfants de grandir et de jouir de la vie.
Les groupements des femmes sont bien informés de la lutte contre la malnutrition. Les sensibilisations et formations faites à leur endroit par les partenaires pour que l’enfant soit bien nourri, sont appliquées par elles. « De 2017 à aujourd’hui, nous avons des partenaires à nos côtés pour nous apprendre à bien nourrir les enfants avec même nos aliments locaux. Nous sommes en association. Le moment qu’on n’a pas d’aide, nous pratiquons individuellement le Ouiry Nafana (bouillie), comme on le dit, pour nos enfants. Nous devons continuer sur cette lancée pour le bonheur de nos enfants et de sensibiliser aussi nos camarades dont les enfants sont confrontés à la malnutrition », a déclaré avec joie Mme Diarra Hawa Kanté, présidente du Groupe de Soutien à l’alimentation et à la nutrition (GSAN) à Nossombougou. La lutte contre la malnutrition, eau assainissement, est prise en compte dans le PDSEC (Plan de développement économique, social et culturel) à Nossombougou. Mais il a déploré le manque d’information sur les fonds alloués à la lutte contre la malnutrition. «Nous implorons qu’il y ait plus d’information sur ce fonds pour nous permettre de les lever et injecter dans l’alimentation des enfants de 0 à 5 ans pour sauver leurs vies», a formulé comme vœux, le secrétaire général de la Mairie de Nossombougou, Abdou Traoré.
Karounga Doumbia, les notabilités, se sont rejouits de la descente sur le terrain des hommes de médias pour voir la réalité. Par ailleurs, ils ont invité les journalistes à s’impliquer davantage dans cette lutte pour permettre aux enfants du pays d’éviter les problèmes de croissance.
Très émue de la visite, Mme Diakité Fanta, présidente de l’AJM NSA, a invité ses collègues à relayer les la situation nutritionnelle qu’ils ont vue, observée et constatée à Nossombougou et à Ouolodo pour aider non seulement les partenaires, mais aussi l’Etat à jouer pleinement son rôle et d’assurer la bonne alimentation à ses fils.
Hadama B. FOFANA