«Quels rôles peuvent jouer les citoyens dans la lutte contre les fausses nouvelles ?» c’est le thème de la conférence-débats organisée, le samedi 28 octobre 2023, à l’Université IPSMART située à Niamakoro, par Benbere en partenariat avec N.e.d (National Endowment For Democracy). Y a pris part un important public, composé notamment d’étudiants et d’hommes de la presse.
Après avoir remercié les participants, Aliou Diallo, le responsable de Benbere, a déclaré que l’événement est « le premier numéro d’une série de trois conférences que Benbere et son partenaire lancent pour sensibiliser les citoyens, sur leur rôle dans lutte contre les fausses informations». Les conférenciers, à savoir Mohamed Dagnoko, correspondant de la VOA et son confrère Lassina Niangali du Jata.Net se sont prêtés aux questions du modérateur et du public pour éclairer l’opinion sur les raisons, les manifestations et les dangers des fausses nouvelles. Ils ont enfin expliqué comment les citoyens peuvent jouer leur rôle dans la lutte contre ce qu’ils appellent la désinformation.
Qu’entend –on par fausses nouvelles? Ce sont des fausses informations montées et données de façon intentionnelle, pour détourner l’attention du public des faits réels, de l’actualité. Selon Mohamed Dagnoko «La fausse information est un phénomène d’actualité qui nuit au réel. C’est de mentir pour induire, de façon volontaire, les gens en l’erreur ». C’est un mauvais traitement de l’actualité, de l’information réelle, en la travestissant pour défendre le faux contre le vrai, ajoute-il.
Le phénomène est déjà connu dans le domaine de la presse, mais a pris de l’ampleur avec « l’évolution des réseaux sociaux : Facebook, Whatsapp, qui ont facilité la diffusion de fausses nouvelles. Il y a aussi des radios, des journaux qui, pour des raisons économiques, diffusent des fausses nouvelles» a renchéri Lassina Niangali, journaliste vérificateur de faits à Jata.Net.
La diffusion des fausses nouvelles a des impacts négatifs sur la société. Elle vise à porter atteinte à l’intégrité physique et morale d’un individu, à ternir son image, ou à créer de l’amalgame ethnique et la haine entre les communautés. Ce qui est malheureusement d’actualité au Mali, selon Mohamed Dagnoko. «La situation de crise dans laquelle se trouve notre pays donne l’occasion à des individus pour propager des fausses informations ou aggraver les faits. Comme ce fut le cas tout récemment dans l’affaire de la rupture de vol entre le Mali et la France. Certains avaient profité pour annoncer la fermeture de Orange Money, en semant la panique chez des clients» ajoute-il. Et l’autre conférencier d’ajouter que les Américains ont détruit l’Irak sur la base de fausses informations.
«Mieux vaut être sous-alimenté que sous informé»
Dans un tel contexte de désinformation, le combat doit être mené à tous les niveaux : dans la presse, les médias, pour apporter la bonne information à la population, car «mieux vaut être sous-alimenté que sous informé. ». Et les citoyens ont leur rôle à jouer en ne diffusant pas des nouvelles dont ils ne disposent pas de la fiabilité. «Avant de partager les informations sur les réseaux sociaux, vérifiez d’abord la source, car il y a des pages anonymes» déclare Niangali avant de déplorer la propagation des mauvaises nouvelles qui ternit l’image de la presse et prive la population de la bonne information. Dans sa conclusion, il a dénoncé le manque de politique et de moyens appropriés pour endiguer le fléau. Abondant dans le même sens, M. Dagnoko regrette la passivité de l’Etat, face à l’aggravation du phénomène au Mali «L’Etat est au courant, mais il ne fait rien», déplore-t-il.
Broulaye Koné, stagiaire
Bonjour
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frontieresmedia.fr/international/portugal-emeutes-apres-mort-cap-verdien-abattu-par-police
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