« Le tout répressif considéré comme le moyen le plus efficace pour réduire le taux de la consommation de drogue au Mali doit être accompagné par d’autres alternatives dont l’accompagnement des victimes que sont nos frères, nos sœurs qui agissent maladroitement sous l’effet toxique. Surtout ceux-là, qui consomment l’héroïne doivent être aidés avec la méthadone, qui est une sorte de drogue de substitution à dose faible dont l’utilisation peut amener la victime à abandonner la drogue à dose élevée ». Cette déclaration a été faite, le samedi 21 juillet au siège dudit projet sis, à Faladiè par le point focal pour le Mali du Réseau ouest-africain sur les politiques en matière de drogue, Cheick Laiko Traoré, à l’occasion de la Journée de réflexion des organisations de la société civile intervenant sur les questions de drogue au Mali.
Dans son brillant exposé, le conférencier a, d’abord souligné qu’il y a cinq d’expériences dans ce domaine et qu’une étroite collaboration existe entre lui et l’Office central des stupéfiants.
En effet, « Ecouter d’abord » qui est un slogan pour la méthode empruntée par Cheick Laiko Traoré pour mieux cerner la notion de lutte contre la consommation du phénomène, cherche d’abord à comprendre comment vivent les usagers de la drogue, quelles sont les causes de l’usage, avant d’agir sur la base de la répression. Autrement dit, la répression doit maintenant laisser place à l’accompagnement.
Deux grandes études ont été réalisées par le point focal dans la région de Sikasso et à Bamako. Tous ces résultats ont prouvé que le phénomène est en recrudescence au Mali.
Durant cinq ans de labeur, on peut dire qu’on a engrangé des signes positifs, surtout avec l’implication de certains députés de l’Assemblée nationale du Mali qui sont engagés pour des interpellations dans ce sens. Le taux de consommation par injection est estimé au Mali à plus de 5000, à en croire le conférencier.
Au cours de cette journée, d’importantes recommandations ont été faites. Il s’agit notamment de l’accompagnement de la répression par une prise en charge, mettre un accent particulier sur la communication, amener les autorités à interdire l’approvisionnement, adopter une politique de refondation dans notre société, insérer des films vidéo qui montrent les inconvénients du phénomène à travers les réseaux sociaux.
Les autorités maliennes doivent autoriser l’importation de la méthadone. S’y ajoutent la création des centres de prise en charge, la donne d’un appui conseil aux détenus consommateurs, des campagnes de sensibilisation au niveau de toutes les écoles. Bref il faut une synergie d’action de tous les partenaires impliqués dans la lutte etc.
Adama Bamba