Lutte contre les injustices sociales : Les APM s’installent à Karan

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Dimanche dernier, une importante délégation des APM était dans la commune rurale de Karan, cercle de Kangaba. L’objectif de cette mission était la validation du bureau des APM local mis en place quelques jours auparavant. L’occasion a été également mise à profit pour écouter la population sur ses attentes par rapport à cette initiative d’adhésion. La cérémonie a eu lieu à l’école fondamentale de Karan où la délégation a fait son entrée aux environs de 11 heures. Y attendait, une foule qui semblait être bien sélectionnée, puisque composée en majorité de personnes du troisième âge : chef de famille et autres notabilités.

La délégation était composée des responsables des Associations pour le Mali (APM) Bakary  Berthé, Bacoumba Kané, Nianan Dembelé, Alima Guindo, etc. Le bureau mis en place a été présenté à la délégation de Bamako.

A la lecture du nouveau bureau, la délégation, par la voix de Bakary Berthé, s’est réjouie du travail effectué par la population avant de leur formuler trois doléances. La première consiste à mettre en place un bureau des jeunes, la deuxième un autre bureau pour les femmes. Enfin, en dernier lieu, il a été souhaité de sensibiliser les habitants de tous les hameaux ainsi que tous ceux qui ne sont pas encore au parfum des choses afin de constituer un bloc compact. Parce que les APM, ce n’est pas un parti politique, ce n’est pas une simple association, mais un groupe, une famille qui se bat contre les injustices sociales. Ce combat, a expliqué M. Berthé, se mène et se gagne avec la masse, avec l’intelligence. Donc, il est important d’avoir, le troisième âge qui éclaire, qui guide et qui conseille, mais l’essentiel du combat se fera avec les femmes et les jeunes. C’est la raison pour laquelle il est souhaitable la mise en place des bureaux de femmes et de jeunes, a soutenu le responsable des APM. Si le président de la république a promis aux Maliens  ”honneur et dignité”, cela ne saurait être possible en dehors des Maliens eux-mêmes ”, a indiqué M. Berthé. “ Ensemble, mobilisons-nous donc pour aider le président IBK à nous donner notre honneur et notre dignité ”, a-t-il appelé.

Bacoumba Kané a surtout expliqué les raisons de son adhésion aux APM, depuis son Koulikoro natal. En effet, a-t-elle fait savoir, après la mort de leur père des criminels ont spolié la famille de ses biens fonciers malgré les documents dûment établis sur ces biens par le vieux avant sa mort. Après avoir fait la connaissance du président et ses idéaux, elle a cru avant de rejoindre cette maison qui est en train d’administrer la preuve, depuis un certain temps. Elle a invité la population de Karan à regagner la famille et à faire sien ce combat noble.

De Kayes à Kidal et de Sikasso à Taoudénit, le dominateur commun à tous les militants des APM est : justice sociale.

“Si Karan est touché, il bénéficiera du soutien de l’ensemble des APM, partout à travers le Mali ”, a-t-elle soutenu. C’est le motif pour lequel elle a invité Karan à resserrer les rangs, à constituer un rempart prêt à tout pour sauver la Mère Patrie.

En réponse, le représentant du village a fait savoir que tout est déjà fin prêt pour ce qui concerne le bureau des jeunes et des femmes. Comme l’événement a été plusieurs fois reporté, Karan a voulu être modeste pour cette cérémonie.

Karan, par la voie du représentant du chef du village, s’est dit engagé dans le combat des APM et de répondre à tout moment à l’appel. Karan n’a pas manqué également d’exprimer certaines de ses préoccupations à la délégation de Bamako. Il s‘agit des difficultés des jeunes du village d’accéder à des zones d’orpaillage pourtant aux alentours du village, considérées comme la chasse gardée ou le bien d’une personne, une histoire de limite territoriale entre Karan et certains de ses voisins et enfin l’accaparement de plus de 400 hectares de ses terres par des prédateurs fonciers qui n’hésitent d’ailleurs pas à brader ces terres contre espèce sonnante et trébuchante sur le dos de la population.

La délégation a pris l’engagement de rapporter les propos de la population aux plus hautes autorités du pays, à travers le président des APM, le ministre Mohamed Ali Bathily. D’ici là, elle a demandé aux populations d’écrire des lettres aux ministres concernés (Administration territoriale ; Mines ;  et Habitat, de l’urbanisme et des affaires foncières) afin de les mettre au courant de la quintessence de leurs problèmes. Ensuite le relais peut être pris à d’autres niveaux pour éclairer et trancher ces problèmes. A une population très en colère sur des pratiques qu’elle juge anormales, la délégation a conseillé de ne jamais faire recours à la violence, comme elles l’envisageaient jusque-là, pour régler leurs différends.

S.D

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