Lutte contre la drogue : le Mali, passoire pour trafiquants ?

1

On appelle «drogue» toute substance qui modifie la manière de percevoir les choses, de ressentir les émotions, de penser et de se comporter. Les dangers liés à l’usage varient selon les substances, les individus, les façons de consommer, les quantités, etc. Les différentes substances peuvent être classées selon leur statut juridique, leurs effets ou encore leur dangerosité. Dans notre pays, la drogue est devenue monnaie courante tant le taux de consommation aurait grimpé de manière fulgurante. 

Le Mali est devenu une plaque tournante internationale du trafic de drogue. C’est au moins un transit privilégié pour les trafiquants de la sous-région. Le Mali, qui était considéré comme pays de transit des drogues dans un passé récent, est de plus en plus cité parmi les pays où le trafic et la consommation prennent une proportion inquiétante.

Les différentes saisies de drogue effectuées illustrent parfaitement l’ampleur de ce phénomène. De 2014 à nos jours, plus de 9 kg de cocaïne, 12 kg de méthamphétamine, 10 tonnes de cannabis et une centaine de kg de substances psychotropes ont été saisis par les services chargés de la lutte contre la drogue. La raison pour laquelle le Mali est un point de passage préféré à des points côtiers plus accessibles émane de plusieurs raisons. Faible densité : vaste territoire incontrôlé et un climat aride.

Peu de forces de police et de sécurité spécialisées (manque d’investigations fiables, manque de moyens humains et matériels) ; corruption omniprésente ; absence de fichiers nationaux ; faiblesse du système judiciaire ; généralisation des zones de non-droit ; fort développement des activités criminelles : recours croissant des groupes terroristes et de la rébellion aux activités criminelles pour se financer (prises d’otages, trafics). Malgré ces insuffisances, de nombreux trafiquants (surtout nigérians et ghanéens) sont régulièrement appréhendés par les services des douanes et par les forces de sécurité.

Au Mali, la loi stipule que la consommation de la drogue est un délit et son trafic un crime. Le trafic, la détention et le transport de la drogue constituent un crime punissable de 5 à 10 ans d’emprisonnement. La consommation est punie de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement. La criminalisation de l’économie malienne est en marche avec des formes mafieuses de production, l’évasion fiscale, la double comptabilité…

Le plus grand chantier dans la prévention contre le trafic de drogue semble être la lutte contre le sous-développement. La pauvreté, le chômage, le désœuvrement, l’analphabétisme sont des facteurs qui favorisent l’enrôlement des jeunes dans le trafic et la consommation de la drogue. Parlant de loi, les infractions en rapport avec la drogue (trafic, détention, transport) constituent un crime punissable d’une peine allant de 5 à 10 ans d’emprisonnement.

La consommation, qui n’est pas sévèrement réprimée, va de 6 mois à 3 ans d’emprisonnement. Pourtant, la loi 83-94 de 1983 réprimait toutes les infractions de la drogue à la peine criminelle. Mais cette loi sur la drogue a été abrogée compte tenu du fait que le Mali a ratifié les 3 conventions de 1961, 1971 et 1988 (ce sont les lois règlementant le régime juridique des stupéfiants et des substances psychotropes).

Cette ratification a conduit le Mali jusqu’à classer la consommation de la drogue dans le rayon des délits pour être conforme aux autres pays adhérant à la convention. Les personnes qui ont un âge compris entre 18 et 46 ans sont les plus interpellées. Mais il faut comprendre que tant qu’il y aura des consommateurs, la drogue sera vendue.

Un autre constat fait au Mali, c’est le vol de motocyclette qui devient de plus en plus criard car en général, les personnes mal intentionnées agressent la population sous l’effet de la drogue. À l’arme blanche et parfois même à l’aide de pistolets automatiques, ils sillonnent différents quartiers pour effectuer leurs coups. Plusieurs cas de blessures graves et bien pire, des morts après leurs attaques ont été signalés.

Parlant des conséquences médico-sociales causées par l’usage des drogues, selon une étude réalisée en juillet 2015, sur un échantillonnage de 500 utilisateurs de drogues par injection, 2% sont contaminés par le VIH/Sida, 15% de l’hépatite B et 3% de l’hépatite, avec un fort taux de contamination des femmes.

Pour réduire les conséquences de l’usage des stupéfiants, le gouvernement du Mali compte sur l’implication active des organisations de la société civile et des médias, à travers des actions de sensibilisation et d’information de la population, particulièrement les couches vulnérables.

Les pratiques de la politique internationale de lutte contre la drogue reflètent cette réalité. Dans la chaîne logistique de la drogue, les femmes forment généralement les maillons inférieurs, servant de couverture.  Parfois même, elles s’adonnent au travail sexuel en faisant usage de la drogue, ce qui fait également courir aux femmes des risques accrus.

Au vu de cette analyse, nous pouvons constater que bien que des efforts aient été menés pour lutter contre ce fléau, il faut de plus amples réflexions pour bouter hors de nos frontières ce mal qui ronge la population, en particulier la jeunesse.

Mariam DIALLO

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. Avec Arnaud Montebourg C’est jamais durable, ça ne dure jamais longtemps, c’est précaire,
    c’est comme les Autolib, les hydroliennes
    Il a une façon d’entreprendre pas très commerciale qui consiste à dénigrer ses concurrents
    Quand il était dans l’ameublement il fustigeait l’étranger comme Ikéa (bien qu’il était chez Habitat..), But
    Pareil quand il fait maintenant du miel,

    Des méthodes qu’il a visiblement choppé au marché… aux puces!

Comments are closed.