Dans la dynamique de renforcer la capacité des hommes de média, la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières(CENTIF) a organisé le jeudi 7 juillet dernier à la Maison de la Presse, un atelier de sensibilisation à leur intention sur la problématique de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Atelier à l’issue duquel, le président de la CENTIF, Marimpa Samoura a jugé opportun, dans un proche avenir, de mettre en place un réseau de journalistes afin de mieux lutter contre les deux fléaux.
« Bien sensibiliser les journalistes pour mieux lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme », tel était en substance l’objet d’un atelier de sensibilisation organisé par la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) le jeudi 7 juillet à la Maison de la Presse à l’intention des hommes de média. C’était en présence du secrétaire général du Ministère de la Justice et des Droits l’Homme, Moumouni Guindo, du président de la CENTIF, non moins ancien ministre du Budget, Marimpa Samoura et le président de la Maison de la presse, Dramane Aliou Koné.
Trois thématiques étaient inscrites à l’ordre du jour à savoir : ‘’le rôle et les missions de la CENTIF’’, présenté par le contrôleur général de police Soulaimane Traoré, ‘’les notions clés du blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et leurs méthodologies’’ présenté par Mamoudou Kassogué, Magistrat.
Quant à la troisième thématique qui était relative aux ‘’obligations des assujettis dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme’’, elle a été présentée par Dr. Touré Aminata Dembélé, membre de la CENTIF.
Ainsi, les journalistes participants audit atelier ont été imprégnés des concepts de base sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme. Mais aussi, ils ont été renseignés sur l’historique du phénomène et son évolution dans le temps et dans l’espace, ainsi que les dispositions juridiques nationales et internationales conçues pour faire face à cette menace grandissante qui perturbe les Etats.
Sur le plan mondial, selon le président de la CENTIF, le blanchiment de capitaux fait perdre aux Etats, plus de mille milliards de dollars chaque année. A l’en croire, au Mali, les populations sont peu informées sur le phénomène.
D’où, selon lui, la nécessité de collaborer avec les hommes de média afin de réussir à mieux lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Deux phénomènes qui ne connaissent pas de frontières.
« Le blanchiment de capitaux est le processus par lequel, le produit du crime subit une série d’opérations visant à dissimuler son origine illicite et lui donner une apparence licite » explique Mamoutou Kassogué Magistrat et membre de la CENTIF.
Tandis que poursuit-il, le financement du terrorisme est « la fourniture ou réunion directe ou indirecte, illicitement ou délibérément, de fonds dans l’intention de les voir utilisés où en sachant qu’ils seront utilisés, en tout ou partie en vue de commettre des actes terroristes ».
Mme Touré Aminata Dembélé précisera, pour sa part, que la CENTIF ne peut agir que lorsqu’elle aura été saisie par une des entités assujetties sur des cas de soupçon.
Il s’agit notamment des établissements financiers ou des personnes physiques.
« Les assujettis sont les personnes physiques et morales désignées par les articles 5 et 6 de la Loi uniforme du 17 mars 2016, comme étant celles auxquelles elle s’applique en particulier » a-t-elle expliqué. Avant de poursuivre qu’il il s’agit pour le banquier, avant même d’entrer en relation d’affaires, ou d’assister le client pour une transaction d’obtenir, par des moyens adaptés, tout élément d’informations (à partir d’une liste dressée par l’autorité de contrôle) sur le client, le cas échéant sur le bénéficiaire effectif qui se cache derrière la relation d’affaires. Et ensuite de pouvoir vérifier ces informations par tout document écrit et fiable.
Selon elle, l’assujetti doit être constamment vigilant à l’égard de toutes les opérations effectuées par son client.
« La CENTIF, créée par la loi N°2016 – 008/AN – RM du 17 mars 2016, relative à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, en son article 59, est une autorité administrative » explique le contrôleur général de police Soulaimane Traoré. Qui ajoute qu’elle est placée sous la tutelle du Ministre des Finances mais jouit d’une autonomie financière et d’un pouvoir de décisions autonome.
Dans cette dynamique, dit-il, la CENTIF a pour mission de traiter et de transmettre les informations en vue de lutter contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.
Le président de la Maison de la Presse, Dramane Aliou Koné, a pour sa part salué l’initiative du président de la CENTIF, Marimpa Samoura et son équipe. Car selon lui, il ya trop d’incompréhension par rapport au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme. « Cet atelier est non seulement une opportunité à saisir pour les journalistes, mais aussi, il permettra à la CENTIF de comprendre les enjeux de la communication », dit-il. Avant d’inviter les participants à être assidus à la tâche pour tirer le maximum possible de profit de l’atelier initié à leur intention.
Dans le même ordre d’idées, le secrétaire général du Ministère de la Justice et des Droits de l’Homme, Moumouni Guindo, dira que cet atelier s’inscrit dans un cadre global des dispositions de bonne gouvernance pris par le gouvernement.
Au nom de l’ensemble des participants, Amadou Diallo a quant lui salué l’initiative de la CENTIF.
Lassina NIANGALY