La Fédération Malienne des Associations des Personnes Handicapées (FEMAPH) , a animé une conférence de presse le mardi 29 Aout 2015 à son siège. C’était pour faire le point sur l’adoption de la loi de protection sociale en faveur des personnes handicapées. Moumouni Diarra, le président de l’Union Nationale des Aveugles du Mali et vice-président de la FEMAPH, a présidé les travaux.
Cette conférence de presse a regroupé plusieurs personnalités à savoir : les représentants des personnes handicapées, la représentante du ministère de la Solidarité, de l’ Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord. Après les chaleureuses salutations adressées
par Moumouni Diarra à l’endroit de tous les participants, l’ordre du jour a été débattu du long en large. L’élaboration formelle de la loi de protection sociale en faveur des personnes handicapées a été initiée en 2000, par la Fédération Malienne des Associations de
Personnes Handicapées. Cette action fut techniquement et financièrement soutenue par une ONG britannique, action on Disability and Developpment. L’élaboration de ce projet de loi de protection sociale, en faveur des personnes handicapées, a été confiée à
l’ancien Premier ministre Django Sissoko, alors fonctionnaire en activité au Ministère de l’Administration Territoriale. Pour cette conception, Monsieur Sissoko a exploité le contenu des lois de Protection en faveur des personnes handicapées en vigueur dans
certains pays comme la Tunisie et le Maroc. En s’inspirant donc de l’expérience d’autres pays, le projet de loi de protection des personnes handicapées du Mali fut élaboré par cet éminent juriste de notre pays. Il fut présenté à l’ensemble des leaders des associations des personnes handicapées pour son adoption en décembre 2000.
L’objectif principal du point de presse était d’inciter l’Etat malien et les élus de la nation à adopter ce projet de loi de protection sociale des Personnes Handicapées pour l’intégration de la dimension du handicap dans les plans, programmes et projets de développement aux niveaux national, bilatéral et multilatéral. Cela est d’autant plus important que ce soient les pauvres qui constituent la majorité des personnes handicapées et qui ont tendance à être considérées comme les plus désavantagées par les membres de leur propre communauté. De 2000 à nos jours, de multiples rencontres de plaidoyer ont été faites auprès du ministère de la Solidarité, de l’Action Humanitaire et de la Reconstruction du Nord et de l’Assemblée Nationale pour l’adoption de cette loi de protection sociale en faveur des personnes handicapées. Toutes les démarches furent vaines malgré l’engagement total de la FEMAPH et de ses alliés. Avec la signature et la ratification de la Convention internationale des droits des personnes handicapées en 2008, la FEMAPH à travers l’une de ses associations membre. L’Association Malienne des Juristes Handicapés a fait la relecture du projet de loi de protection sociale des personnes handicapées conformément au contenu et à l’esprit de cette convention.
Les principaux enjeux liés à l’adoption de cette loi sont clairement dégagés en ses articles : 1 et 2. Lesquels stipulent respectivement que : « La protection des personnes handicapées constitue une obligation de l’Etat, des collectivités locales, des familles et des autres personnes morales, publiques et privées ». Dans le projet de la loi de protection sociale en faveur des personnes handicapées, l’accessibilité de façon globale, l’éducation des enfants handicapées, l’emploi et le travail des personnes handicapées et d’autres sujets assez importants sont de véritables enjeux et défis qui seront totalement levés grâce à l’adoption de cette loi et son décret d’application. Ainsi au terme de la conférence, les personnes
handicapées ont demandé à la presse nationale et privée de participer à leur combat en informant les autorités de la place pour légiférer la
loi portant protection des personnes handicapées. La conférence a demandé au président de la République, SEM IBK de parachever le projet qu’il avait entamé en 1997, lorsqu’il était le PM à savoir, le recrutement à titre exceptionnel des personnes handicapées dans la fonction publique et leur traitement sur le même pied d’égalité que les autres citoyens au cours de la vie sociale. Car, elles demeurent aujourd’hui désocialisées.
Alassane Cissé