Logement au Mali : Le loyer : Si ça continue ainsi, nous finirons par dormir sous les arbres…

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Bamako en mai 2016 (photo d'illustration). © Thomas Imo/Photothek via Getty

En effet, chaque année, c’est le même refrain et où les sans-toits sont confrontés à des augmentations faramineuses des prix de loyer, rendant de plus en plus cher le coût de la vie, pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance d’avoir un chez soi.

 La politique de fixation des prix des loyers au Mali, plus que jamais est désordonnée et chacun agi comme bon le sens pour fixer ses prix, tant pie pour les nécessiteux.

 Face à cette situation, ce sont les nécessiteux qui subissent impuissamment cette mascarade orchestrée par propriétaires de maisons en complicité encrée avec des immobiliers qui se plaisent à augmenter comme bon leur semble le prix du loyer. Quant à savoir la faute à qui ? La réponse demeure introuvable. Et dans tout çà, quel rôle joue l’Etat dans la fixation des prix des loyers ? Que dit le cadastre ? Et pendant ce temps, que font  les dirigeants ?

 « Sinon rouler  dans de grosses voitures, habiter des villas que le pauvre prendrait pour un palais ». 

 De nos jours,  le souci numéro un d’un chef de famille  au Mali est sa location. La nourriture qui est pour tant indispensable pour l’homme est reléguée au second plan.  Chaque fin de mois, le chef de famille se pose la question : «  comment faire face à son loyer? » Et si je n’y parviens pas, que fera de moi mon locataire, en plus ma maison est confiée à un de ces escrocs d’immobiliers qui ne connaissent aucune pitié. »  Voilà les propos du malien moyen à l’approche de la fin du mois.

Effectivement les immobiliers fixent les prix des maisons comme bon leur semble, tant-pis si c’est trop cher pour celui qui compte l’habiter, quelqu’un d’autre en prendra volontiers. Désormais avoir une maison à Bamako est synonyme de fortune. La location de maison est devenue aujourd’hui un commerce presque plus bénéfique que toutes les autres marchandises. Pourquoi ? Les locataires ne payent ni taxes  ni impôts, encore une autre forme de vol tandis que chaque matin au marché, les pauvres femmes payent 50 FCFA, elles  qui  ne vendent que pour assurer leur survie. Le cadastre exerce-t-il au Mali ?

M. Kodio est juriste de formation et travaille dans une coopération de la place. Il nous donne son témoignage : « J’ai tellement souffert pour avoir une maison, et j’ai été plusieurs fois victimes de l’escroquerie des immobiliers qui me proposaient une maison, mais à la condition, que pour aller voir ladite maison, je devais mettre sur la table la somme de 2000 FCFA. Et j’étais confronté à cela à chaque fois que je partais voir une maison même si elle n’était pas à mon goût. Plusieurs fois, je revenais sans être satisfait mais aussi je perdais à chaque fois la somme 2000FCFA.

La dernière fois, ils m’ont proposé une maison de 35.000 FCFA au quartier Golf, j’ai accepté tout en payant la caution de 70.000 FCFA. Mais  après je me suis rendu compte que j’ai fais une mauvaise affaire car, je devais partager la douche avec une dame. J’ai alors entrepris d’annuler mon contrat,  mais l’immobilier voulait refuser. Finalement  j’ai pu tout de même m’en sortir à ma perte et où j’ai dû laisser filer gratuitement une somme de 20.000FCFA ».

M. Dougnon est gestionnaire de formation et homme d’affaires de la place renchérit: «  les locataires sont de vrais malhonnêtes, car je loue mon magasin à 150.000 FCA dans un quartier administratif de la CII du District de Bamako, alors que dans les documents administratifs, il est écrit que la mensualité est de 75.000FCFA. Quand j’ai voulu me plaindre, le locataire m’a fait savoir qu’il me renvoyerait de son magasin et comme je n’ai pas d’autre choix, alors, j’ai préféré me taire».

Chaque année qui passe est un pas grandissant vers la cherté des loyers. La population subit impuissamment le jeu des locataires. Pour justement palier au problème de loyer que le  projet des logements sociaux, une initiative du président ATT, suivie de l’action bienfaisante du président Alpha Omar Konaré a été mis en place.

Le  projet  avait pour principal objectif, de donner un toit à chaque malien en commençant par les plus démunis et à des prix raisonnables. Une initiative acclamée  par l’ensemble du peuple malien. Aujourd’hui, force est de constaté qu’en lieu et place des pauvres, ce sont plutôt les nantis, des bourgeois et semi-bourgeois, et tous ceux-là qui font accointance avec le pouvoir qui en bénéficient. Le pauvre pour le moment tente toujours de se loger décemment mais à quel prix ?

Amadingué Sagara

 

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