Quand est-ce que le Mali va sortir de sa crise multiforme pour enfin devenir un pays plus normal ? Cette interrogation est aujourd’hui le souci principal de tous les Maliens qui aspirent à une situation de stabilité et de cohésion sociale. Mais la réponse à cette question est très difficile, d’autant que depuis un peu plus de 5 ans, notre pays vit dans une spirale de fragilisation causée par des crises qui surgissent de partout.
En effet, frappé par une crise sécuritaire et institutionnelle, suite au coup d’Etat de mars 2012, le Mali cherche encore sa voie pour devenir un pays normal, malgré la solidarité de la communauté internationale. Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, qui était considéré par le peuple comme l’homme de la situation, n’est toujours pas parvenu à stabiliser le pays, après 4 ans de présence à la tête de la magistrature suprême.
Si le chef de l’Etat a pu arracher un accord pour la paix et la réconciliation nationale, dans le souci de ramener la paix, force est de constater que cette paix est encore un mirage. La souveraineté de l’Etat n’est pas exercée sur une bonne partie du pays. L’insécurité gagne du terrain avec des attaques et des attentats terroristes dans le septentrion comme le centre du pays.
À ces problèmes, viennent se greffer d’autres crises, à savoir, le projet de révision de la constitution et l’affaire Ras Bath qui suscitent actuellement de nombreuses manifestations dans le pays. Ces «crises» qui divisent le peuple, risquent de mettre en lambeaux la cohésion sociale et la stabilité du pays, si le gouvernement ne joue pas à l’apaisement. Au sujet de la révision constitutionnelle, le président de la République doit faire rapidement une intervention à la télévision nationale pour fixer un cap afin de mettre fin à ce tiraillement entre partisans du Oui et du Non.
Face à toutes ces crises, nous devons, majorité et opposition, être un seul homme pour sauver le Mali. Nous devons taire nos ego et placer le pays au-dessus de tout. Nous devons, dans le respect mutuel, critiquer pour avancer et arrêter de proférer des menaces les uns contre les autres.
Diango COULIBALY