Livreurs du pain et de la viande à Bamako : Les empoisonneurs publics !

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« Le ventre ne se lave pas dit-on ». Donc, nécessairement nous ne devons manger que ce qui est sain et hygiénique pour éviter plus d’une sorte de maladie.

A Bamako, la viande et le pain sont des produits alimentaires à grande consommation quotidienne. Aussi vaut-il mieux se les procurer et les consommer dans des conditions maximales de propreté garantes d’une bonne hygiène de vie.

Il ne suffit pas de disposer d’abattoirs modernes performants pour se procurer de la viande saine et de qualité aux quatre coins de Bamako, encore moins des boulangeries fort bien équipées et attrayantes pour trouver du pain de qualité, bon pour la santé. Tout le monde ferme les yeux sur la maltraitance de la viande et du pain par les livreurs qui fournissent la chaîne de distribution.

Pour la distribution de la viande rouge et du pain, c’est la même moto réservée à la « java » de 9 h du matin la veille à 5h du matin le lendemain et celle qui dessert les revendeurs de viande, communément appelés bouchers aux angles des rues dans les quartiers populaires sinon au bord de la route.

Le livreur qui se soucie peu des exigences du consommateur place entre ses jambes des gigots de viande rouge saignante et sanguinolente le long des artères mal balayées, ramassant ainsi poussière, éclaboussures d’eaux usées, lixiviations, crachats, morves, vomissures et particules fines de combustion, avant d’aller se débarrasser de cette marchandise sensible ainsi rendue impropre à la consommation sur l’étal du revendeur qui n’en a cure.

D’ailleurs, ce même livreur pose allègrement ses chaussures sales sur cette viande placée en califourchon sur le cadre de son engin tandis que lui-même est habillé des mêmes et éternels haillons, puants et infestés, depuis deux à cinq ans, peut-être !

Nos braves ménagères, inconscientes des enjeux sanitaires des faits que nous décrions ainsi, se ravitaillent en viande contaminée ou imbue de larves de mouches et moustiques provenant tout droit des W.C ou puisards d’à côté.

Le livreur de pain, quant à lui, transporte des volumes XXL de caissons avec des mailles ou grilles frayant le passage aux volutes de poussières et des gouttelettes d’eaux usées. Il fignole entre rues et ruelles en roulant à tombeau ouvert pour de maigres plus-values, avec ou sans casque ni phare entre 3 h 30 mn et 6h du matin.

Malmené, le pain, en passant par plusieurs mains à la propreté incertaine, le pain disais-je, n’offre aucune garantie d’hygiène pour le client qui n’a guère le choix.

Ce même pain, si l’on revient un tout petit peu en arrière, est servi au livreur par un guichetier-caissier qui manie concomitamment et le pain et l’argent du pain (en pièces ou en billets) les mains nues. Cette monnaie est sensée être l’un des biens qui voyagent le plus dans le monde et qui véhiculent des germes de toutes natures et exhalent des odeurs de toutes les pestilences.

Malgré que le commun des consommateurs est témoin de cette maltraitance criarde,  personne n’ose la dénoncer par vertu ni auprès des associations de défense des consommateurs comme l’ASCOMA, ni auprès des services techniques compétents en charge du contrôle phytosanitaire, car n’oublions pas que certaines cargaisons de viande proviennent de l’abattage clandestin.

Cela porte un préjudice énorme au citoyen du point de vue de la santé et distille une très vilaine image du Mali où un laxisme effarant et patent consiste à laisser faire ceux-là qui n’ont aucun respect pour le prochain dont ils détériorent l’alimentation.

Pour conclure, il n’est pas rare de voir un livreur mercantile qui ne se gêne pas de ramasser le pain qui tombe de son caisson et l’y remettre tout en faisant semblant de le nettoyer, mais à quelles fins ? De même, certains bouchers revendeurs se font livrer de la viande rouge par des Katakatani, brouettes et pousse-pousse servant aussi à la collecte des ordures, à la livraison du bois de chauffe, au ramassage de  vieilles batteries et d’autres déchets de récupération dangereux pour diverses destinations.

Malheureusement, il n’y a aucun diagnostic et aucune statistique déterminant les cas de maladies graves et de santé publique dues à ces délictuelles pratiques contraires à l’éthique et à la décence dans une société malienne de toutes les impunités et qui se croit être en phase avec les meilleurs us et coutumes.

En sachant bien que bien que les mêmes causes produisent les mêmes effets, sont-ce le pain et la viande les seuls aliments faisant l’objet de maltraitance si l’on établit un parallèle entre ceux-ci et les activités des métiers de la bouche s’exerçant aux antipodes des normes requises de la bonne nutrition. Wait and see !

Que Dieu le miséricordieux nous sauve, inchallah !

Dioncounda NIAKATE

Tél : 83555509  Bamako

E.mail : babanyniakate@yahoo.fr

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2 COMMENTAIRES

  1. Merci monsieur le journaliste, vous savez j’ai trop peur pour l’avenir de ce pays , avec tant de fanfaronnade sur le COVID, on laisse les gens transportés le pays et la viande dans ces conditions dignes d’une autre période, ce système n’existe dans aucun pays du monde , vraiment ce pays est maudit car on ne s’occupe que de sa seule personne.

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