Liptako-Gourma : Les Etats membres vont en guerre contre l’insécurité

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La 55ème Session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Autorité de Développement intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG) s’est tenue le samedi 22 décembre dernier à l’hôtel Azalaï de l’Amitié de Bamako sous la présidence de Mme Kané Aïchatou Boulama, présidente du conseil des ministres de l’autorité et non moins Ministre du plan du Niger. A l’issue des travaux, instructions ont été données à la Direction générale du Liptako pour l’exécution des grandes décisions qui ont sanctionné les assises principalement axées sur la lutte contre l’insécurité.

 Après les travaux des experts des pays membres du Liptako-Gourma (Mali, Burkina Faso et Niger) les 18, 19 et 20 décembre derniers, la 55ème Session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Autorité de Développement intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG) s’est déroulée le samedi dernier sous la présidence de Mme Kané Aïchatou Boulama, la présidente en exercice du Conseil des Ministres de l’Autorité. C’était en présence des Ministres maliens des Mines et du Pétrole, Mme Lelenta Hawa Baba Ba, celui des Mines du Niger, M. Hassane Moussa Benzéré, du Conseil technique du Ministère Burkinabé de l’Economie, des Finances et du Développement (représentant son ministre), du Directeur général de l’ALG, M. Saïdou Oua, de l’Ambassadeur du Mali au Burkina Faso, SE.M Amadou Soulalé, des partenaires techniques et financiers et beaucoup d’autres invités.

La présente session s’est tenue dans un contexte où les trois Etats sont confrontés à des défis sécuritaires sans précédents dans certaines de leurs zones et singulièrement celles de la région du Liptako-Gourma qui continue de retenir l’attention des plus hautes autorités des trois pays et de la communauté internationale.

En effet, la région du Liptako-Gourma est unanimement considérée comme étant l’épicentre de la crise sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne. La situation, dans cet espace, est d’autant plus préoccupante que l’on assiste à une démultiplication des foyers névralgiques d’insécurité. A tel point que des localités, considérées comme paisibles avant, sont de nos jours gangrénées. A savoir la région de l’Est du Burkina Faso et des contrées nigériennes frontalières de la même région.

Une situation qui a d’ailleurs obligé les Ministres en charge des Affaires étrangères, de la Défense et de la Sécurité des trois Etats du Liptako-Gourma plus le Togo à se réunir le 15 octobre dernier à Ouagadougou dans le but de mieux échanger sur les stratégies de ripostes appropriées à mettre en œuvre pour lutter efficacement contre le terrorisme, voire le combattre.

Parallèlement à la dimension sécuritaire, le développement demeure la priorité centrale des Chefs d’Etat dans le cadre du G5 Sahel. Ainsi, à l’occasion de la réunion de coordination des partenaires tenue le 06 décembre 2018 à Nouakchott, plus de deux milliards d’Euros ont été annoncés pour le financement du Programme d’Investissement Prioritaire (PIP), dont les priorités sont la Gouvernance, la Sécurité, la Résilience et le Développement humain ainsi que les Infrastructures dans les zones frontalières fragiles.

De par la volonté des Chefs d’Etat des trois pays membres du Liptako-Gourma, outre le développement, l’ALG est également aujourd’hui une organisation de coopération sur les questions sécuritaires touchant les trois Etats membres. En effet, les Chefs d’Etat, en étendant les domaines d’intervention de l’ALG à la sécurité, lors de la deuxième Session Extraordinaire de leur conférence tenue le 24 janvier 2017 à Niamey, ont instruit au Conseil de veiller à ce que désormais les actions de l’ALG s’inscrivent dans le continum ‘’Sécurité-Développement’’.

Le Conseil a aussi opportunément tenu une session extraordinaire à l’issue de laquelle il a adopté des textes régissant la nouvelle ALG. Et c’est dans cette optique que la Direction générale a élaboré un avant-projet de Document d’Orientation Stratégique (DOS) qui doit être présenté et examiné afin que des décisions importantes puissent être prises pour la poursuite du processus dont l’étape ultime sera la validation par la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement.

Pendant quatre jours, les Experts des trois Etats membres et ceux de la Direction générale ont travaillé sans relâche sur les différents documents dont l’examen était inscrit à l’ordre du jour de cette 55ème Session. Entre autres, on peut citer le rapport d’activités 2018 à mi-parcours ; le programme triennal d’investissements 2019-2021 ; l’avant-projet de programme triennal d’investissements 2019-2021 ; l’avant-projet de programme d’activités annuel 2019 ; de l’avant-projet de budget de fonctionnement d’équipement et d’investissement de l’année 2019 ; du rapport du Commissaire aux Comptes sur l’exercice clos au 31 décembre 2017 ; un avant-projet de Document d’Orientation Stratégique (DOS) et une note technique sur la situation socio-économique de la région du Liptako-Gourma. Des documents que les Experts ont fait déjà des observations après des études.

Après de franches discussions, les participants ont pris d’importantes décisions et instructions ont été données à la Direction générale pour l’exécution immédiate des résolutions. Au nom du Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat, SE.M Mahamadou Issoufou, la présidente en exercice du Conseil des Ministres de l’ALG à engager les pays membres à se lancer dans une guerre sans merci contre l’insécurité dans les trois Etats. Un communiqué final et une motion de remerciement adressée au Président de la République du Mali, M. Ibrahim Boubacar Kéïta, a mis fin aux travaux de cette 55ème Session ordinaire du Conseil des Ministres de l’Autorité de Développement intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG). Rendez-vous a été pris au Burkina Faso au premier trimestre 2019 pour la 56ème Session ordinaire.

Youssouf Sangaré

 

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