Organisés par l’Institut national de prévoyance sociale (INPS) et lancés hier mardi (22 novembre 2022), les travaux de l’atelier national de mise en place de l’observatoire des risques professionnels (ORPM) doivent prendre fin ce mercredi. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le ministre de la Santé et du Développement social et celui du Travail de la Fonction publique et du Dialogue social. C’était en présence des responsables de l’INPS, des experts du bureau international du travail (BIT) et de l’Inter africaine de prévention des risques professionnels (IAPRP) ainsi que d’illustres hôtes venus des Républiques de la Côte d’Ivoire et du Sénégal.
Pour le président de la commission chargée des préparatifs de la mise en place de l’ORPM, Dr Zepré Coulibaly, «la surveillance des expositions professionnelles et leurs potentiels impacts sur la santé est un enjeu majeur pour un développement socio-économique durable». D’où l’importance, a-t-il ajouté, «d’avoir des données et indicateurs communs et partagés». Une réalité qui justifie la décision de la Direction générale de l’INPS de mettre en place un Observatoire des risques professionnels au Mali. Et cela au regard des enjeux et de la volonté des caisses de sécurité sociale de l’espace inter-africain de la prévoyance sociale.
«Notre volonté est d’aboutir à un observatoire inclusif avec la participation de tous les acteurs, dont l’entreprise qui est le réservoir des données statistiques et qui sera au cœur du dispositif… Il sera mis en place, à travers l’observatoire, un réseau des partenaires en vue de garantir la collecte de données fiables», assuré Dr Zepré Coulibaly.
Pour le Directeur général de l’INPS, M. Ousmane Karim Coulibaly, cet atelier national constitue l’étape de validation des ateliers régionaux pour la mise en place de l’ORPM. «Il est la concrétisation d’un engagement que j’ai pris lors de la célébration de la 26e Journée africaine des risques professionnels tenue le 28 avril 2022 au Mali…», a-t-il rappelé.
Une initiative pertinente d’autant plus que, a ajouté le DG de l’INPS, «les conséquences d’une mauvaise gestion des risques professionnels ont été bien perçues par la communauté du monde du travail, particulièrement, par les Organismes de prévoyance sociale au sein de l’espace Interafricain de prévention des risques professionnels (IAPRP) qui regroupe 16 Etats africains, dont le Mali». On comprend alors pourquoi l’IAPRP a recommandé aux différents pays membres de son espace la mise en place des ORPM.
«L’Observatoire national des risques professionnels a pour but d’identifier l’ensemble des risques, y compris les risques nouveaux et émergents concernant la sécurité et la santé au travail, afin d’améliorer la rapidité et l’efficacité des mesures préventives. C’est une sentinelle, une veille sanitaire», a précisé M. Ousmane Karim Coulibaly.
Les missions de l’observatoire sont de recueillir et de collecter des données relatives aux facteurs de risques professionnels et notamment celles relatives aux accidents de travail et des maladies professionnelles ; de traiter, d’analyser et de préconiser des mesures préventives tout en assurant la diffusion des données. «L’observatoire fonctionnera en réseau de partenariat du niveau national jusqu’au sein de l’entreprise», a assuré le DG de l’INPS.
«Les nouvelles technologies et le développement des intelligences artificielles, conduisant à des nouvelles formes d’organisation du travail et de nouveaux process, ont induit de nouvelles pathologies liées directement ou indirectement au travail», a déclaré Mme Diéminatou Sangaré, ministre de la Santé et du Développement social. «Nous assistons aujourd’hui à l’émergence de nouvelles formes de souffrance au travail, notamment les agressions, les suicides, les troubles cognitifs, les troubles musculosquelettiques (sans rapport avec le port de charges lourdes ou de traumatisme), l’automédication, la peur, la menace, la précarité…», a-t-elle poursuivi.
Le ministre a également indiqué que «la nécessité de disposer d’indicateurs communs partagés est une impérieuse nécessité». Et cela d’autant plus que «les questions de l’interopérabilité des systèmes d’information (logiciels métiers), de l’exploitation de ces données et de l’harmonisation des indicateurs se posent depuis des décennies». Pour le ministre Diéminatou Sangaré, la mise en place de l’Observatoire des risques professionnels est «un vaste chantier» ouvert par l’INPS. Elle a assuré le Directeur général de l’Institut de l’appui des plus hautes autorités pour «l’aboutissement de ce projet aussi salvateur pour le bien être des travailleurs».
«Nous avons eu les échos des ateliers régionaux à travers l’engouement suscité par la mise en place de cet observatoire. C’est pourquoi, Monsieur le Directeur, je vous exhorte à mettre à la disposition de cet observatoire les moyens humains, matériels et financiers afin d’éviter qu’il ne soit un mort-né», a conclu Mme Diéminatou Sangaré.
Au cours des travaux, les participants vont plancher sur des thématiques comme Rôle et place de l’ORP, le Système de management en SST, la Place des Observatoires dans le système national de SST… Il est aussi prévu des travaux de groupe sur les recommandations issues des ateliers régionaux.
Naby