On nous dit que l’impôt est le pilier de la souveraineté d’un État. Une vérité admise, mais qui sonne comme une ironie au Mali. Comment justifier l’augmentation incessante des taxes alors que l’électricité est un luxe, l’eau potable un privilège et la survie quotidienne un combat ?
Plutôt que de s’attaquer aux causes des problèmes, l’État accable une population déjà étranglée par la vie chère. Où va l’argent du peuple ? Depuis quatre ans, quels investissements ont amélioré les hôpitaux en ruine, les écoles délabrées, ou les infrastructures inexistantes ? Le peuple paie, mais ne voit rien en retour.
Pire encore, toute contestation est réprimée. Mme “La Vie Chère”, symbole des millions de Maliens en détresse, est ignorée, pendant que les puissants prospèrent en toute impunité.
Oui, l’impôt est nécessaire, mais il doit être juste et bénéfique à tous. Comparer le Mali au Canada ou à la France est absurde : là-bas, l’impôt finance des services publics de qualité. Ici, il ressemble davantage à une exaction légalisée, un fardeau sans contrepartie.
La vraie question n’est pas d’imposer plus, mais de savoir à qui profite cet argent. Tant qu’elle restera sans réponse, toute hausse fiscale sera perçue comme une spoliation.
Moustaph Siby