Libération des voies publiques : Les déguerpis menacent de prendre la rue

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Plusieurs responsables de syndicats étaient face à la presse le samedi 8 avril pour dénoncer l’attitude du gouvernement face au sort des déguerpis. Entre autres, des représentants des commerçants détaillants et ceux des transporteurs ont déploré que les autorités n’aient pas respecté jusqu’ici les engagements qu’elles avaient pris pour soulager les victimes de l’opération de libération des voies publiques.

Selon les responsables syndicaux, si le gouvernement ne fait rien avant la tenue de l’assemblée générale dont la date reste à être fixée, les  commerçants et les transporteurs sauront prendre des mesures dures. « Il n’y aura même pas de l’eau à acheter », a indiqué Samba Siby, un des responsables. Ce dernier a fait savoir que les intérêts des déguerpis ne seront pas foulés aux pieds car ces dernies sont solidaires et peuvent mobiliser du monde.

Le collectif qui défend les droits des déguerpis avait notamment demandé la prise en charge et l’évacuation sanitaire du jeune commerçant qui a pris une balle lors de la protestation contre l’opération de déguerpissement. Jusqu’ici, rien n’a été fait pour le jeune homme dont la photo circulait dans la salle de conférence.

Par  ailleurs, le gouvernement avait proposé de recaser les déguerpis entre six endroits dont le champ hippique en commune III, un espace à Konatébougou, un autre à l’ACI2000, le Centre commercial près de la rue Karamogo Diaby. Mais il se trouve que toutes ces places sont déjà attribuées à des particuliers par les mairies.

Alors que le mois de ramadan s’approche, les victimes souhaitent que le gouvernement trouve le plus rapidement une solution aux problèmes évoqués. Les syndicats avaient spécifiquement demandé que l’Etat commette un huissier pour faire évaluer les dégâts causés lors de l’opération de déguerpissement. Ils avaient aussi demandé des réparations pour les installations sanitaires et la mosquée de » Vox Da ».

Selon Bakary Sylla, un autre membre du collectif, plusieurs actions ont été menées avant l’accord que le gouvernement n’arrive pas à respecter. La commission de recensement a dénombré 13 000 victimes, et a fait un rapport qui a été transmis au président de la République. «Depuis trois mois le rapport a été transmis, mais nous n’avons eu aucune réponse jusqu’à présent», a déploré Bakary Sylla.

En attendant que les parties ne parviennent à s’entendre, le ton est de plus en plus guerrier du côté des responsables de syndicat. Pour Bakary Konaté dit Beret Rouge, si rien n’est fait avant le ramadan aucun véhicule ne circulera au centre ville de Bamako.

Soumaila T. Diarra

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