Assignés en résidence surveillée, depuis le 24 mai, dans leur domicile respectif, l’ancien président de la transition et le Premier ministre ont recouvré la liberté vendredi dernier. Cette libération est consécutive à l’ultimatum lancé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest qui exigeait leur élargissement avant-hier, dimanche. En cédant à cette pression, le colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne, s’affaiblit et montre que l’organisation sous-régionale dicte ses lois sur notre pays.
Déchargés de leurs prérogatives, le 24 mai, l’ancien président de la transition Bah N’Daw et le Premier ministre Moctar Ouane ont été arrêtés et mis en résidence surveillée. Ces arrestations n’ont pas été suivies d’aucune charge contre eux. Ils ont été privés de leur liberté par la seule volonté de la junte qui venait de réaliser un second coup d’État le 24 mai dernier. Malgré les condamnations de cette violation de la loi malienne par les organisations de défense des droits de l’homme, des partis politiques, des organisations de la société civile, le nouvel homme fort de Bamako n’a pas bougé d’un iota sur sa décision de maintenir Bah N’Daw et Moctar Ouane en résidence surveillée. Ils sont restés durant trois mois en résidence surveillée sans que la justice ne leur reproche rien mais pour le bon vouloir des militaires qui les accusaient d’avoir formé un gouvernement sans les officiers du coup d’État du 18 août 2020.
Rien n’à dire. Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a capitulé face la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le bras armé de l’impérialisme rampant dans notre crise. En cédant à cette pression, on peut dire sans risque de se tromper que le colonel Goïta accorde plus d’importance aux ingérences de l’extérieur dans nos affaires qu’à ses compatriotes. Ceux-ci, avant que la CEDEAO ne lance un ultimatum aux autorités de la transition pour exiger la libération de Bah N’Daw et de Moctar Ouane, ont été les premiers à dénoncer l’arrestation arbitraire de l’ancien président de la transition et du Premier ministre et demander leur libération sans condition. Il faut noter que leur libération est la conséquence de la plainte de leur avocat, Me Mamadou Ismaëla Konaté, auprès de la Haute Cour de la justice de la CEDEAO.
En accédant pas à la demande de ses compatriotes, le président de la transition malienne humilie ses compatriotes et en cédant à la pression de la CEDEAO, il s’affaiblit aux yeux des Maliens et montre que les décisions concernant notre pays sont prises ailleurs. Certes, notre traverse une crise, mais cela ne saurait être une excuse pour nos autorités à courber l’échine pour nous humilier davantage.
Yoro SOW