Lettre à IBK : Pour la paix des cœurs

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Fousseyni DIARRA
Fousseyni DIARRA

L’hommage du président IBK au président ATT lors de l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti ne laisse aucun Malien indifférent, y compris nos compatriotes établis à l’extérieur. Ce discours historique (par la force du moment choisi et de la symbolique du lieu) a inspiré une réflexion à un de nos fidèles lecteurs basé à Dakar. Il la développe dans une lettre adressée au chef de l’Etat et dans laquelle il rend à IBK les honneurs et la reconnaissance proportionnels à l’acte posé. Voici la lettre.

 

Etant de la même génération que vous, je vous tiendrai toujours des propos intergénérationnels, plus propres sans dithyrambe dans le seul intérêt de notre grand pays pour lequel tous les deux nous avons un amour viscéral. Vous à la magistrature suprême pour relever les défis multiformes qui vous interpellent  et surtout préparer l’avenir des futures générations. Et moi qui suis résolu avec ma plume vieillissante à réconcilier mes frères et sœurs autour de l’essentiel. La paix des cœurs, l’unité par des critiques objectives et des suggestions pertinentes, malgré les violences verbales dont parfois je suis l’objet.

Nous n’avons que le Mali ; laissons-le uni et réconcilié à nos enfants et petits-enfants comme vous et moi nous l’avions connu pendant notre jeunesse. Un espace où il faisait bon vivre.

Cher frère Président : c’est avec une émotion que j’ai entendu et lu votre discours lors de l’inauguration de l’hôpital Sominé Dolo de Mopti. Discours pathétique où le style lyrique se le disputait à la clarté du verbe et à la profondeur de la conviction. Je vous cite : « On dit chez nous qu’il arrive que l’on prenne le frais sous un arbre qu’on n’a pas planté. Cet arbre là a été planté par un noble fils de la région qui m’a précédé à cette charge, le Président ATT. Je ne suis pas un homme d’Etat qui tire à lui les choses d’aujourd’hui, elles furent avant moi. A chacun son mérite. Ce projet a tenu à cœur et avec une force réelle de conviction au Président ATT. Il est bon qu’au nom du Pays, de la patrie je lui rends hommage serais je l’homme d’honneur dont on a parlé sans cela ? IBK n’est pas ce qu’on appelle chez nous « Hassidi ». IBK ne le sera jamais. Jamais de haine dans mon cœur. A chacun selon son mérite historiquement établi. Tel a été le Mali, tel restera le Mali ».

 

 

Une telle attitude n’est point surprenante venant d’un homme dont la généalogie sur la base de la charte de Kurukanfuga autour de votre illustre ancêtre dont l’existence s’est conjuguée avec la vérité, la tolérance et le courage, courage de la reconnaissance de ce qui a été fait pour le bien être du peuple et chanté avec passion et ferveur par les griots. Toutes ces vertus qui étaient le socle de son épanouissement du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest. Sans toutes ces vertus que vous avez incarnées, certains thuriféraires et négativistes patentés auraient jeté ce pan des grandes réalisations de votre frère cadet dans la banalisation ou tout simplement dans les méandres de l’oubli.

 

D’aucuns qualifient d’incroyable l’hommage à ATT alors que la lecture que je fais de l’homme que vous êtes est celle d’une personne lucide, patiente et d’analyse qui, le moment venu, décide de ce qui doit être dit et fait. Comme le disait Descartes : « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». Il ajoute « ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon et le cœur bon, mais le principal, c’est de l’appliquer bien ».

 

Cela, cher frère, vous l’avez appliqué et bien appliqué. Votre discours, avec le symbolisme du choix du lieu, de l’occasion et de l’objet, prouve à suffisance votre désir de faire triompher la vérité et le mérite historiquement établi comme vous l’avez si bien dit. Qu’honneur vous soit rendu et prions Dieu que cela se perpétue.

Quel que louable et salutaire fut ce discours, il se trouvera toujours des personnes réfractaires à la réconciliation, à la paix des cœurs, prêtes à ouvrir la boîte de pandore pour satisfaire leur égo, émoustillées qu’elles sont par la providence de leur nouvelle fonction.

Le bon chef est celui qui sait en toute circonstance exercer un esprit critique et exprimer avec force conviction ses actions au service du bien, de l’unité nationale et de la réconciliation. Une telle attitude exclut ou doit exclure les flagorneurs, les béni oui-oui qui n’ont que la violence verbale à la bouche avec un verbalisme pompeux animé d’un négativisme de répulsion. Veuillons à ce que ces ambitieux utopiques ne freinent la dynamique impulsée.

Cher frère Président, dans certaines circonstances, avec les pesanteurs des nouvelles charges et de l’environnement politico-social, la vérité est que l’on sait toujours ce que l’on doit faire, mais que le plus difficile est  parfois de le faire. En vrai Malien, vous avez fait ce qu’il fallait faire. Qu’honneur et reconnaissance vous soient rendus.

Cher frère Président, le discours de Mopti vous grandit et donne l’espoir de la renaissance de nos valeurs identitaires, de vérité, de dignité et de tolérance. La fenêtre ainsi ouverte me donne l’opportunité de vous dire, combien de longs mois ne devinrent sombres et tristes pleins de déceptions pour votre frère cadet qui voit dans cet hommage un baume pour son chagrin.

Encore une fois, je vous dis cher frère Président, que les grands peuples sont à l’image de leurs chefs et les grands chefs sont à l’image de la grandeur de leurs actes.

Vous avez posé un acte de grande noblesse et de vertus sublimes qui vous honorent.

Que Dieu vous bénisse et protège le Mali.

Fousseyni DIARRA

Pilote Commandant de bord à la retraite

A Fass Mbao – Dakar/Sénégal

Tél : (00221) 33 853 00 48

Cél : (00221 77) 165 27 44

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3 COMMENTAIRES

  1. DOYEN DIARRA, PAR VOS SAGES CONSEILS DEPUIS DAKAR VOUS AVEZ PROUVE QUE VOUS ÊTES UN DIGNE MALIEN. SI LES LES MALIENS ET LEURS AUTORITÉS VOUS ÉCOUTENT ILS VONT ÉVITER BEAUCOUP D’ERREURS. VOS CONSEILS SONT D4UN SAGE QUI VEUT ÉVITER AU MALI? MALIENS ET TOUS LES AFRICAINS DE GRAVES ERREURS.
    ALORS, N’ÉCOUTEZ PAS CEUX QUI VEULENT VOUS DÉCOURAGER ET IMBIBER LES MALIENS DE LEURS HAINES.

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