Je regrette de n’avoir pas le temps des salutations d’usages, pardon. Vous imaginez déjà ma colère et mon indignation, la société s’en lise de plus en plus dans des tensions assimilables à celles qui ont précédées les événements du 26 mars 1991.
Des grèves ça et là, vous n’ignorez nullement pas pourquoi ? Des marches pour vous avertir des misères de la population dont vous ignorez de loin messieurs du pouvoir.
Monsieur le Président, ah Baba Toumani, excusez moi si je me trompe. Je crois confondre deux hommes : le Lieutenant-Colonel Amadou Toumani Touré et son homonyme, Excellence Monsieur le Président de la République.
Hier, il y a 20 ans, les jeunes de mon âge étaient fiers de s’identifier au parachutiste béret rouge qui a mis fin aux nombreuses années d’animosité livrés entre les frères du même pays. Certes il s’agit du Lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré. Du paysan, au haut cadre de l’état en passant par toutes les sensibilités, vous aviez bénéficiez d’une grande aura.
Les malades du ver de guinée, les africains du centre et autres que j’oublie volontiers, ne vous oublierons jamais.
Votre élection en 2002 à la magistrature suprême avait rassuré les maliens. Ils ont tous cru que vous étiez la solution. En fait cela a suscité une lueur d’espoir chez tout le monde sans exception. Les grandes réalisations et votre omniprésence partout, l’attestent.
Le plébiscite général « Takokelen » est la réponse de ce bas peuple qui vous invitait à continuer l’œuvre entamée.
Tout a basculé, je pense un 23 mai 2006, des fils de ce pays ont décidé de s’exprimer par les armes. Ces hommes, qui par leurs actes, ont crée un faussé pour lequel hier et aujourd’hui, tout le monde s’est battu pour conserver l’intégrité territoriale de ce pays.
Votre volonté de gérer les situations de façon pacifique a montré ses limites. Même si nous, nous doutons de la crédibilité d’une telle démarche.
Aujourd’hui je reviens au Lieutenant-colonel perdu dans son Excellence Monsieur le Président de la République Amadou Toumani Touré. Votre grand personnage a été troqué à celui d’un politique avisé mais qui donne l’impression de nos jours d’être perdu dans un tourbillon.
Avec la menace et au cri de mes frères du septentrion, vous aviez répondu en créant des projets visant le Nord (ADER-NORD, PSPSDN), une bonne chose qui fait fi quand même de la misère alarmante de ceux des autres contrées du pays. Excusez moi, vous avez quelque part suscité le gout aux autres de prendre les armes comme ceux du nord. Mais un devoir de patriotisme a prévalu sur leurs consciences. Le Mali est au-dessus de tout.
La démocratie malienne vous doit beaucoup, car vous avez osé d’en être l’architecte, le père fondateur quoi que vos détracteurs disent ou piaillent. Mais, de nos jours, il semble que vous ne maitrisez plus la situation, car en dépit de nombreuses initiatives visant à assainir l’administration publique en tenant des foras et assises dont les résolutions dorment dans les placards ; les états généraux sur les fonciers, les assises sur la justice, sans oublier la grande comédie des reformes au niveau de l’Enseignement à tous les niveaux. Monsieur le Président, j’imagine vos derniers moments au pouvoir qui risquent de compromettre les efforts de nombreuses années si nous ne prenons pas garde. Il s’agit de tous les fils de ce car votre échec sera celui de tous. Il n ya aucun doute en cela contrairement à ce que certains peuvent penser ou dire.
En tout, fort de vos échecs qui se voient de nos jours, la rue est de plus en plus le lieu de retrouvailles de nos compatriotes pour exprimer leur ras le bol au pouvoir en place dont vous êtes le garant. Ces réactions sont la somme de tous ces maux qui ont jalonné votre décennie de gestion entre autres : crise au nord, école, AMO, référendum et votre succession qu’il ne faut pas écarter et qui suscite déjà une course contre la montre de certains qui au lieu de vous aider à résoudre les problèmes brulants (insécurité, banditisme ne pensent qu’à votre fauteuil. Le mouvement APMA est là en face de vous et bien d’autres forces qui ne se prieront pas à les rejoindre dans la rue les jours à venir si vous ne vous assumer pas pour l’histoire.
Hamady Hamady, ah j’allais dire Baba Toumani, je regrette de ne pas pouvoir vous donner des solutions de sortie de crise, car moi-même, je vais en grève ou je marcherai bientôt pour exprimer mon indignation face aux problèmes sérieux que connait notre beau et vaillant peuple.
Benjamin SANGALA