«Le pointeur doit payer cash», dit Savan’ Allah, une artiste ivoirienne! Apparemment, cette assertion n’est pas tombée dans les oreilles de sourds… A Abidjan et même ailleurs, les filles utilisent tous les moyens pour soutirer de l’argent aux hommes. Les dragueurs sont donc soumis à des tactiques allant des plus simples aux plus compliquées de la part des filles. Fausses grossesses, funérailles fictives, faux déménagements…La liste est longue.
ean-Yves, jeune ingénieur en stage dans une entreprise de la place est le premier à nous livrer son témoignage. Une femme dont il est tombé follement amoureux est venue se jeter dans ses bras, un jour, toute en larmes. Précision: la scène se passe chez lui, à domicile, le premier dimanche du mois de mars. Christelle. lui annonce qu’elle vient de perdre sa sœur aînée au village. «Chéri, dès demain matin, il faut que je rentre à Guitry pour les funérailles de ma grande sœur. J’ai besoin de 100.000 F CFA pour les courses et pour aller l’enterrer dignement, j’ai vraiment besoin de ton aide.». Visiblement touché par la situation, Jean-Yves ne se fait pas prier pour débourser la somme demandée. Mieux, il propose à sa chérie de l’accompagner auprès des siens au village. Mais paradoxe! Refus poli de cette dernière qui trouve que son homme en a assez fait. Quelques heures plus tard, Jean Yves décide d’appeler la mère de sa dulcinée pour lui présenter ses condoléances. La belle-mère est surprise! Quelques minutes d’échange et le pauvre se rend compte tout simplement qu’il s’est fait plumer par sa go qui a monté de toutes pièces ce scénario.
L’histoire
La fausse grossesse est une pratique très courante!Jusqu’au troisième mois, en général, le ventre ne se voit pas, donc il est très facile de dire à un homme qu’on n’a pas vu ses dernières règles depuis le récent rapport sexuel qu’on a eu avec lui. Enseignant de lycées et collèges, Eric n’en revient pas jusque-là. Une de ses copines avec qui il entretenait de bons rapports est venue au bureau pour lui annoncer qu’elle était enceinte de lui. Et qu’elle comptait aller accoucher auprès de sa mère dans la région de Man. Le sieur a donc commencé à prendre ses responsabilités: ”Chaque fois, je lui faisais parvenir une somme conséquente, par le biais de son frère. Je me suis beaucoup endetté pour ça, car il y avait de nombreuses dépenses à faire”, reconnaît-il.’‘ Et pourtant elle n’était ni enceinte et n’avait pas rejoint sa mère au village. Trois mois plus tard, je l’ai rencontrée au hasard en ville, ventre bien plat, tenue sexy, maquillage… Elle était confondue à ma vue. Et pour trouver une échappatoire, elle a commencé à me faire des histoires”. Une sorte de fuite en avant qui cachait mal son malaise. Nous avons rompu finalement.
Dans d’autres cas, certaines filles, moins gourmandes, peut-être, viennent annoncer la grossesse, tout en évoquant la possibilité de faire une IVG (intervention volontaire de grossesse) si la grossesse peut occasionner des problèmes, de part et d’autre. En général,ce sont les hommes mariés, casés qui tombent dans le piège. Pour éviter d’avoir des soucis avec leurs épouses en ramenant un enfant "illégitime" à la maison, ils choisissent donc de donner de l’argent à la fille pour qu’elle se fasse avorter! Mais souvent, certaines filles reviennent voir l’homme plusieurs fois après pour lui dire que les choses se sont mal passées et qu’elles ont besoin de sous pour se traiter ou encore que l’avortement n’a pas réussi et qu’il faut recommencer l’intervention…
Anniversaire fictif
‘‘Ah! les femmes, elles sont capables de vous enlever les chaussettes sans même toucher aux chaussures”, disait l’autre. Les cas d’anniversaires fictifs sont aussi monnaie courante. Georges, étudiant en fin de cycle est tombé dans le piège. Murielle, sa petite amie lui a demandé une forte somme pour célébrer son ”incroyable anniversaire”, le week-end dans un bar célèbre de la place. Elle lui a promis par la même occasion qu’il serait l’invité VIP de sa fête. "La veille de l’anniversaire, il croise sa meilleure amie au Plateau qui dit ne pas être au courant de l’anniversaire de sa fidèle camarade." Et le jour J, Georges ne sera pas convié à un quelconque anniversaire. Il appelle sa chérie, celle-ci se justifie en lui disant ne pas être encore prête. l’anniversaire n’a jamais eu lieu.
Les maladies imaginaires
Les filles sont formidables. Lorsqu’elles sont décidées à finir avec un homme, elles arrivent toujours à leurs fins. Et ce n’est pas Franck qui dira le contraire. Une fille qu’il venait à peine de faire la connaissance à une cérémonie a cherché à le rencontrer cinq jours plus tard pour lui faire part d’une préoccupation. Une fois au lieu du rendez-vous, la jeune fille a commencé à étaler ses problèmes en disant que sa mère était hospitalisée aux urgences du CHU de Cocody. Et qu’elle avait besoin là, maintenant, de 50 000 F CFA pour ses premiers soins. ”Je revenais d’une mission et très sensible, je n’ai pas réfléchi et je lui ai remis l’argent. Elle est partie, , mais après ça, je n’ai plus entendu parler d’elle. Son numéro de téléphone qu’elle m’a donné ne passe plus. La fille s’est volatilisée”, raconte t-il.
Le scénario du portable oublié dans le taxi
Après plusieurs rendez-vous manqué, c’est finalement à la veille de la fête de Pâques qu’Alice a eu le temps de Charles. Lui qui était loin de s’imaginer des intentions maléfiques de son invitée. ”Quand Charlotte est arrivée sur les lieux du rendez-vous, elle m’appelle d’une cabine m’annonçant qu’elle vient d’oublier son téléphone portable dans le taxi qu’elle venait d’emprunter”. Devant ces lamentations, elle convinc Charles de lui acheter un autre téléphone.
Le plan du loyer ou de la caution à payer
‘‘Chérie, j’ai un gros souci avec mon propriétaire. Il menace de m’expulser de chez lui si je ne règle pas le loyer de 50.000 F CFA dans les 24 heures qui suivent”, explique Emilie à son copain Richard. Vu que l’amant n’avait pas en sa possession les fameux 50 000 F CFA, il recommande à Emilie de venir vivre sous son toit. Chose qu’elle refuse catégoriquement, le traitant de profiteur. ”Après, je me suis aperçu qu’Emilie voulait cet argent juste pour s’acheter de nouveaux vêtements”, raconte Richard.
Le procédé des SMS
”Je flashe énormément pour toi…tu sais ? J’ai hâte de te dire en face chéri que, je t’adore. Douce nuit !”. Ce SMS M. Ernest, cadre dans une banque de la place l’a reçu à maintes reprises sur son portable à minuit, d’un numéro qu’il ignore. Une autre fois, la dragueuse de l’ombre écrit ”chéri, peux-tu recharger mon compte au numéro suivant…”. Pour avoir le cœur net M. Ernest relance le numéro émetteur qui ne décroche point. Il finit par comprendre que celle-là n’est rien d’autre qu’une arnaque use.
Le coup du projet
”Nathalie est une fille que j’ai beaucoup portée dans mon cœur. Je n’hésitais pas à lui venir en aide, chaque fois que besoin se fait sentir quoique ce n’était pas aussi rose chez moi. J’étais pompiste dans une station d’essence. A la suite du procès qui a vu mon ex-patron me payer l’intégralité de mes droits qui s’élevaient à 500 000 F CFA, Nathalie m’a suggéré de lui permettre de fructifier notre argent à travers son projet de commerce Abidjan-Noé. Sans hésiter, j’ai remis la somme à ma copine qui revient me dire 2 jours plus tard qu’elle s’est fait braquer à Adjamé alors qu’elle s’apprêtait à faire son voyage sur Noé”. C’est avec amertume que l’amoureux apprend plus tard que la copine a utilisé son argent pour financer son départ sur ”Bengué” (France).
Par Inzah D. & Patrick Bouyé