De nos jours, le district de Bamako est envahi par des vendeurs d’eaux en sachet. Qui coûtent très généralement entre 25f et 50f. Ces eaux sont emballées et misent en vente pour la consommation publique par des sociétés ‘’fantoches’’. Et sans test ni contrôle par un laboratoire spécialisé de la place. Bonjour donc à la diarrhée et autres maladies d’intoxication …
Si l’eau est source de vie, il n’en demeure pas moins que la mauvaise eau est source de mort. Le moins que l’on puisse dire est que la qualité de ces eaux là est loin d’être vérifiée par le laboratoire national de la santé, ni de l’agence nationale de la sécurité alimentaire.
De nos jours, il n’est pas rare de voir des eaux en sachets, vendues partout, dans toutes les boutiques comme sur les grandes artères de Bamako. Aujourd’hui c’est chacun sa propre société d’eau. Tellement nombreux on n’arrive plus à distinguer le vrai du faux. Sans savoir s’il s’agit de l’eau de source ou de fontaine, le pauvre consommateur malien ne fait que les ingurgiter dans sa gorge, généralement sèche.
Dans la capitale bamakoise la production de ces eaux est devenue une véritable source de revenu pour de nombreuses familles. Quoi de plus normal, même s’il s’agit de l’informel, mais seulement il s’agit d’un produit livré à la consommation publique. En la matière, cela obéit à des règles d’hygiène, et des principes de contrôle. Car, ça peut nuire gravement à la santé des citoyens. Et dans ce contexte le danger du drame peut être immesurable. Surtout que le constat laisse apparaître que nombreux de ces sachets qui ont les mêmes caractéristiques physiques, sont fermés sur des eaux aux odeurs douteuses.
Chacun de ces producteurs porte leur nom sur le sachet mais sans indiquer l’adresse de l’usine de fabrication. Ces eaux sont vendues n’importe comment et en cas de problème on ne sait pas vers qui peut-on se plaindre.
Une victime de ces sachets d’eau, vendus à la sauvette, Kady Sangaré a témoigné en ces termes : « ça fait un bout de temps que j’ai cessée d’acheter l’eau en sachet. Je peux acheter jusqu’à 200f l’eau en sachet dans la journée mais sa n’apaise pas ma soif. A chaque fois que je finis de boire un sachet, je constate que ma soif n’est pas étanchée. Sinon, elle me donne de la diarrhée. Je ne suis pas contre ces producteurs d’eaux, mais qu’ils revoient leurs conditions de production même avec l’apport de l’Etat pour le bien de tout le monde ».
En réalité, avec l’apparition de ces sachets d’eaux de 50 F sous des beaux labels, les consommateurs maliens ne se sont pas fait prier pour abandonner la consommation des sachets d’eaux de 10f, à cause des principes d’hygiène. Mais la réalité laisse apparaître aujourd’hui que peu de ces marques d’eau sont issues d’une industrie sérieuse. D’ailleurs ces industriels sont sérieusement concurrencés par ces producteurs informels d’eau.
L’Etat doit agir, sinon sévir avec la même rigueur que quand il s’agissait de l’épidémie de la fièvre ébola.
Aoua Traoré
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