Cette enquête avait pour objectif de sonder l’opinion des populations maliennes sur leur confiance dans les institutions et sur diverses questions d’actualité brûlante, comme l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, la sécurisation du pays, la réconciliation et la justice, la régionalisation, les défis majeurs pour le Mali, les priorités du Gouvernement, la MINUSMA, BARKHANE, etc. L’enquête a été réalisée du 18 au 25 mai 2015 sur un échantillon de 1 803 personnes, âgées de 18 ans et plus, réparties dans l’ensemble des capitales régionales, excepté Kidal. Les résultats de ce sondage confirment le désamour des Maliens envers la représentation onusienne au Mali. En effet, d’après ces résultats, 45% des personnes enquêtées pensent que la MINUSMA a très peu (18%) ou pas du tout rempli son mandat (26%), contre une minorité de 32,3% qui pense qu’elle l’exécute suffisamment (14%) ou moyennement (17%) son mandat. Notons que 22,4% sont sans avis. Les principaux reproches de la population à la MINUSMA? «Elle est accusée de ne pas combattre les groupes armés par 48,3%, d’être en complicité avec certains groupes armés au Nord par 40,1%, de ne pas protéger les populations civiles contre les groupes armés et les terroristes par 39,1%, de ne pas aider les forces armées du Mali à lutter contre les groupes armés au nord par 33,1%». Le sondage révèle encore que le Président de la République bénéficie de la confiance des Maliens. En effet, plus des deux tiers (66,3%) des citoyens lui font confiance (23,3%) ou très confiance (43,0%) pour faire face aux défis sécuritaires, institutionnels et socio-économiques actuels du Mali, contre plus d’un cinquième (16 %) qui lui fait un peu confiance et autant (15%) qui ne lui font pas confiance. S’agissant de l’Assemblée Nationale, l’enquête démontre qu’une majorité des citoyens (52,4%) lui fait confiance (31,3%) ou très confiance (21,1%), contre 41,3% qui ne lui font pas confiance (18,7) ou peu confiance (22,6%). 6,3% sont sans opinion. L’insécurité, avec 71,7% des enquêté(e)s, demeure aujourd’hui la principale préoccupation majeure. Elle est suivie du chômage (49,9%), de la précarité alimentaire (44,3%), de l’appauvrissement des populations (27,4%) et de la corruption (27,1%). Aussi, plus de deux citoyens enquêtés sur trois (67%) estiment que le niveau de la corruption au Mali est élevé (23,8%) ou très élevé (43,2%). Les secteurs les plus concernés par la corruption sont la Police (52%), la Justice (44,4%), les Mairie (36,8%), la Douane (34,5%), la Santé (32%) et l’Ecole (30%). Concernant la date du 15 mai, jour de signature de l’Accord, la majorité des citoyens (68%) pense que cette date est une journée importante (37,7%), voire historique (31,4%), pour le Mali. Car elle marque soit le début de la fin de la crise soit une étape vers la paix. 16,5% estiment que c’est une étape sans impact sur la crise et 14 % sont sans opinion. Sur la connaissance du contenu de l’Accord, moins d’un citoyen sur cinq enquêtés (19%) a déclaré en connaitre quelques points importants. Pour la mise en œuvre de l’Accord, pour 88% des citoyens et citoyennes (88%), le Gouvernement du Mali constitue l’acteur majeur. Les autres acteurs cités sont les groupes armés (42%), la MINUSMA (28%) et les PTF du Mali (27%).
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